Archives du mot-clé Théâtre Sortie

13 Nov
2023
L’Os à Moelle, une tranche de rire !

La loufoquerie a un maitre et son nom est Pierre Dac ! Le « non sens » en action sous forme d’un journal de quatre pages qui fait se tordre de rire tout Paris. En une journée les cent-mille exemplaires s’arrachent. Voici sur la scène de l’Artistic Théâtre le retour.

Le 13 mai 1938, sort un journal pour le moins incongru. «  La chasse est annoncée, mais c’est d’une grande loufoquerie que de prévenir ainsi le gibier ! ». Ainsi durant plus d’une heure, les trois acteurs vont se répondre et jouer les questions et réponses, plus farfelues que jamais.

Et on rit.


      Cédric Colas, Michel Ouimet et Emmanuelle Galabru s’amusent aussi en s’envoyant les bouffades.

Las, en 1939 la guerre se prépare, le journal se mobilise et prend position évidemment, cela déplait aux occupants et au gouvernement. Le rideau tombe sur l’Os à Moelle le 7 mai 1940, Pierre Dac le fondateur, qui a attaqué Hitler, doit fuir. Le roi de la loufoquerie dira plus tard « Ce qui m’est arrivé est parfaitement logique. Il est bien connu que l’os à moelle se décompose au contact du vert de gris ».

Anne-Marie Lazarini imagine et met en scène pour trois voix et un poste de radio, un cabaret d’avant-guerre. Le ton est donné, on se laisse bercer par ses échangescolorés.
Pierre Dac dira « je pense que l’humour c’est de faire les choses très graves, très sérieusement, sans tellement se prendre au sérieux. »

Et bien d’actualité : « A la question, que pensez-vous du ministère de l’Education Nationale ? » il répond : Il me semble urgent d’en créér un . »

Tout est dit, allez-y !

CP : Marion Duhamel.

Artistic Theatre, 45 rue Richard Lenoir 11e, samedi et dimanche à 15h.

9 Nov
2023
Panique en Coulisses : un tourbillon pour rire !

         Et si on allait voir ce qui se passe de l’autre côté du rideau ? C’est ce qu’imagine l’auteur, Michael Frayn, en écrivant cette pièce en 1982. Depuis, le succès est au rendez-vous, allez voir pourquoi et comment et laissez vous emportez !

On l’appelle souvent « la farce la plus drôle jamais écrite » Adaptée par Stephane Laporte aidé à la mise en scène par Jean-Luc Moreau et Anne Poirier-Busson, cette pièce a séduit plus de 14 millions de spectateurs et remportée de nombreux prix. Est-ce le côté hilarant du scénario ou la curiosité de découvrir un autre monde ? En tout cas, une plongée pleine de tumulte et de bruit qui provoque le rire.


Crescendo

      Trois parties composent cette création théâtrale dont on préservera l’histoire pour garder le mystère : un premier acte qui explique ce qui va suivre, l’intrigue. Ensuite, le rire s’enfle et occupe l’espace. Pour terminer en acte trois, dans une sorte d’apothéose où le mouvement, l’emballement des acteurs, leur énergie et leur grand sens de la coordination entre eux, clôt magnifiquement la pièce.

            En voyant de plus prés cette pièce, on découvre au de la des répliques convenues et polies devant les spectateurs, des relations humaines faites de conflits feutrés ou pas, de jalousies, d’inimitiés, tout un monde de désaccords derrière la scène et le monde. L’homme est la, à travers le prisme du monde du spectacle, dans son « hommerie », dans son humanité admirable ou décevante…Ainsi est la vie.

            Bref, les sardines volent, les rires fusent mais masquent plus ou moins la fragilité des acteurs. Très réussie, la mise en scène avec ce décor dans le décor, le spectacle dans le spectacle. Les acteurs nombreux sur scène, sont magnifique de mouvement et de cohérence entre eux.
Allez-y pour le plaisir d’un excellent moment.

Panique en Coulisses, théâtre des Variété, 7 bd Montmartre, Paris II, jusqu’au 30 décembre.

3 Août
2023
La fontaine guérisseuse au Pré-d’Auge

          A un jet de pierre de Lisieux, au pieds d’un chêne monument historique, il est une fontaine ou miraculeuse au Pré-d’Auge dont la réputation dépasse le canton ! On vient de toute la région et au de la pour boire son eau précieuse, s’en laver la face ou l’endroit malade et l’emporter séant. La fontaine est irrémédiablement liée à ce saint connu de la région, saint-Méen.

Connaissez-vous l’hymne de Saint-Méen ?

« Au pied d’un chêne, une source limpide lui est consacrée, où l’humeur viciée est purifiée ».

Laissons la revue illustrée du Calvados datant d’aout 1913 nous conter l’histoire.

     « Vers l’an 600, Saint-Méen se trouvait à passer par le Val du Pré-d’Auge, venant d’Irlande visiter saint-Ouen à Rouen. Fatigué d’un long voyage, il s’étendit au pied d’un chêne et se reposait lorsque survinrent deux jeunes filles qui remontaient la pente portant sur leurs épaules des cruches pleines.
L’abbé les arrêta au passage et leur demanda un peu d’eau pour étancher sa soif et laver les pustules qui couvraient son visage.
L’une qui était, assure-t-on, et nous le croyons sans peine, car la beauté est bonne, petite, laide, revêche, et sans pitié, lui tourna le dos et s’enfuit d’un air méprisant. L’autre, de taille moyenne, svelte et distinguée comme une damoiselle, s’approcha, souriante, du vieillard et déposa à ses pieds, sa cruche de terre. Saint-Méen remplit sa gourde et dit à la compatissante jeune fille : « Désormais, pour épargner vos pas, vous viendrez puiser l’eau à la source qui va jaillir ici-même sous cette chesnaie. Quant à votre compagne, elle est déjà atteinte de la lèpre et après avoir vainement essayé tous les remèdes, elle devra venir se laver à cette source, si elle veut guérir ».

Et il en fut ainsi en tous points. La vertu miraculeuse de la source fut bientôt connue alentours. Depuis, on n’a pas cessé d’en faire usage ni de prier Saint-Méen pour obtenir la guérison des maladies de la peau.

      La fontaine dédiée à Saint-Méen, au Pré d’Auge, est située sur une propriété privée, on aperçoit de loin la toiture majestueuse du château du XVIII e siècle. Les propriétaires, très attachés à la fontaine située sur leur domaine, s’en occupent régulièrement et autorisent le passage sur leur terre pour aller chercher l’eau. Voila donc notre Saint Méen, dont l’intercession guérit nombre de maux de peau, qui se laisse voir derrière des barreaux. Car en s’approchant du vieux chêne complètement élagué en 2009, d’ou pendent chaussette, linges et autres mouchoirs déposés la par vénération, on aperçoit la tête du saint.

Le propriétaire raconte encore : «  La tradition de « l’arbre à loques » doit perdurer. Pour faire face à sa disparition inexorable, deux autres chênes cohabitent dans son enclos : le plus âgé planté vers 1920 par le comte de La Rivière-Pré-d’Auge, famille propriétaire des lieux depuis le XVe siècle, et un autre, tout jeune, mis en terre récemment. Le chêne de saint Méen n’est pas près de mourir ! »

La famille, propriétaire des lieux, s’est constituée en Association de la fontaine Saint-Méen, pour recueillir des fonds destinés à l’entretien.

 

Un pélerinage continuel

     N’oublions pas que la démarche préliminaire à tout pélerinage d’un malade à Saint-Méen est encore, normalement, la quête du prix de la messe par la mère de l’enfant ou l’un de ses proches. Cet argent devait être reçu dans une bourse ou une coupe et ne pas être touché des doigts du sollicitant.

L’histoire dit encore «  Dans une ordonnance du 27 octobre 1873, Mgr Hugonin, évêque de Bayeux, fixait à 2 francs 10 le prix d’une messe particulière pour les pélerins et à 0 franc 50 la participation à une messe hebdomadaire célébrée, le jeudi à 9 heures à leur intention. Il interdisait au curé de la paroisse de se charger d’aucune neuvaine, et laissait libre la fourniture des cierges et la récitation des évangiles. Toutefois le digne évêque rappelait aux pèlerins « que toutes ces pratiques excellentes en elles-mêmes ne sont pas cependant nécessaires et obligatoires pour obtenir les grâces qu’ils sollicitent, mais que le succès de leur pèlerinage dépend surtout des bonnes dispositions de leur cœur, de la pureté de leur intention, de la ferveur de leur prière et de la bonté miséricordieuse de Dieu ».


Témoignage récent

        « Par un radieux dimanche de Pentecôte, nous avons croisé sur le site plusieurs personnes venant remplir des bouteilles à cette fontaine. Une dame accompagnée de ses enfants et de sa petite fille, nous a raconté que cette dernière (résidant assez loin) voyait son eczéma disparaître lorsqu’elle utilisait l’eau de cette source. A chaque visite chez sa mamie, toute la famille venait remplir bon nombre de bonbonnes et bouteilles afin de continuer le traitement pendant les périodes d’éloignement. Un monsieur était également là pour s’approvisionner afin de nettoyer les ulcères des jambes de sa femme. Ces rencontres sont fondées à témoigner sur la richesse historique de ce lieu. »








Et oui, le Calvados est un département riche de nombre de saints guérisseurs : Saint-Clair d’Hérouville, Saint-Ursin de Lisieux contre les fièvres, Saint-Roch à Vimont qui soigne de la peste, Saint-Siméon et sa fontaine à Sainte-Honorine des Pertes, Saint-Laurent qui soigne les brulures, Saint-Hildevert pour les coliques, Sainte-Apolline à Manerbe pour les maux de dents.