29 Sep
2016
le Grand Argent Massif

Avouons-le : c’est ici un des rares domaines dont nous daignons, mieux, dont nous consentons avec bonheur à parler par anticipation : le domaine skiable. Ainsi, le bonheur est-il bien souvent une question de géographie, plus précisément même : une question d’hygrométrie. Songez qu’en montagne, celle-ci, par temps frais et ensoleillé agrémenté d’une bonne dose d’ions négatifs, est faible. Oui, le bonheur est également une question d’ions. C’est Voltaire qui disait : il est poli d’être gai ; ajoutons que la confiance, ici donnée comme par une aiguë et exquise subodoration des vertus du Grand Massif savoyard, participe de cette saine gaîté dont on sait ne pouvoir se dévêtir quand il s’agit de skier.

 

piece-jointe

Aidé, armé du souvenir de Moriond-Courchevel 1650, de celui du Belvédère, des Grandes Bosses et des Granges, portons-nous vers cette ribambelle de stations qui ont noms : Les Carroz, Samoëns, Sixt-Fer-à-Cheval et Morillon. Ainsi que vous le constatez : comme les Trois Mousquetaires étaient quatre, les cinq stations s’intégrant dans ledit Grand Massif s’analysent a priori (et, sous réserves qu’une heureuse surprise in vivo n’en vienne à devoir infirmer ce premier avis : a posteriori) en un quatuor. Flaine, la pauvre (la triste ?) se voit exclue du groupe puisque, là-haut sur son aire, seul le grand soleil, allié à cette neige réfléchissante qui vous apaise la pensée, est apte à vous éviter un cafard qui ne manquerait de survenir et de vous subvertir par temps couvert. Au reste, rassurez-vous : les gens du coin savent et conviennent eux-mêmes en secret que Flaine est un lieu hors-catégorie, bien de notre temps – le temps moderne (moderne…ce mot terne) – un lieu hors-sol dont on n’osera dire qu’il dépareille l’harmonie et le savoir-être bienfaisant de notre quatuor. Ainsi sans doute ne ferez-vous que passer du côté des pistes de Flaine afin de prendre un coup de vieux des années soixante-dix avec ses sculptures de Picasso, Dubuffet et Vasarely. Car vos pensées, tout à la fois apaisées (pression atmosphérique oblige) et enivrées, trouveront leur arrière-fond et comme leur divin support dans les plus basses stations précitées. Puisque nous nous adressons en l’espèce pas seulement aux esthètes, aux adeptes de l’exact ‘‘savoir-être’’ à la recherche de lieux et d’êtres de la même veine, mais aussi aux skieurs, surgit à l’instant dans vos têtes la question de la présence de ce qui n’est que notre premier ingrédient du bonheur. Nous avons bien entendu nommé la neige. Et c’est ici l’élément (c’est le cas de le dire) -clef, la caractéristique forte comme disent nos cadres en marketing des stations du « Grand Massif » : il semblerait bien qu’entre 700 et 2500 mètres d’altitude et d’étymologiquement saine attitude, l’enneigement y soit aussi sinon plus favorable que chez leurs concurrentes. Parlons pour une fois petits-sous : après une neuvaine à Ste Claire pour vous garantir une neuve neige, offrez (surtout si vous êtes du coin) un forfait (en pré-vente) pour la saison au prix de 485 € (au lieu de 970 €).

Quant à nous, à Dieu plaise, nous ne dirons pas forfait et, qu’à Dieu plaise encore, nous vous en dirons des nouvelles en janvier 2017, rêvant (dans l’acception morphéenne du terme) de plonger nos skis dans la pente derrière un enfant de la région : le champion olympique de ski Deneriaz.

 

Hubert de Champris