Quarante-huit reines capétiennes ont jalonné l’histoire de France depuis Adelaide d’Aquitaine femme d’Hugues Capet à Marie-Antoinette, la dernière à porter le titre de reine de France. Ces épouses de roi n’ont jamais « régné » par elle-même, la loi salique les écartant de la souveraineté. Franck Ferrand nous dresse le portrait d’une quinzaine d’entre elles, récit savoureux et fort bien écrit qui vous passionnera.
Si la reine peut remplacer son royal mari à la tête d’un conseil ou en audience avec un ambassadeur, son principal rôle est de donner à la couronne des héritiers, et évidemment de préférence mâle. « Elle assoit ainsi son autorité et gagne sa tranquillité » explique notre écrivain historien. Poursuivant par un mot de Marie Leczinska, épouse de Louis XV: « toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher » en soupirant.
Et pourtant, c’est une vrai calamité que de ne pas engendrer vite et simplement ! Catherine de Médicis attendra dix ans, Anne d’Autriche vingt-trois ans et Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine onze ans. Etre souveraine sans fils est une vraie misère !
Il n’est qu’une circonstance ou la reine peut jouir d’un certain pouvoir, c’est quand le roi meurt avec un héritier trop jeune pour régner. Elle devient alors la régente, ainsi, entre autres, pour Blanche de Castille entre 1226 et 1235, Catherine de Médicis, et quelques autres…
La reine assure deux fonctions d’importance
Avec générosité, elle dispense pensions et gratifications selon son discernement. Elle secoure indigents et victimes de catastrophes diverses, participant ainsi activement à la dimension charitable d’une monarchie « très chrétienne ».
Ensuite, elle joue un rôle de mécène en commandant tableaux et décors, parures et robes auprès des meilleurs créateurs. Elle inspire et stimule, crée l’émulation et parfois lance un style.
Parmi ces quinze portraits, nous en avons sélectionnés quelques uns.
Ingeburge de Danemark, qui épouse en 1193 Philippe Auguste, princesse venue du froid, elle vécut tristement un destin compliqué de reine.
Blanche de Castille, mère de Saint Louis, animée d’une foi profonde, est aussi réputée habile et forte. Elle tint fermement les rênes d’un royaume menacé par des barons puissants et avides.
Louise de Lorraine-Vaudemont, à la transition entre les Valois et les Bourbon, l’épouse d’Henri III, femme forte du XVI e siècle qui a marqué les grandes cours européennes.
Marie de Médicis, deuxième épouse d’ Henri IV, épouse et reine réputée possessive et colérique, fut choisie pour son argent. Elle fut bien sûr la mère de Louis XIII.
Plongez-vous vite dans ce livre passionnant.
Nos Reines de France, par France Ferrand avec Pierre-Louis Lentes et Anne-Louise Sautreuil, Perrin, 28 €