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13 Juin
2023
Nous avons marché vers Chartres

       

        Il y a une semaine, nous marchions vers Chartres après une messe tôt matin devant l’église Saint Sulpice noire de monde. Le 41 e pèlerinage de Pentecôte, mené par l’association Notre-Dame de Chrétienté, s’ élançait à l’assaut des flèches de la cathédrale de Chartres rendue célèbre par Charles Péguy.

Repos bien mérite de Messieurs les abbés, le temps d’une tasse de cafe 

      L’écrivain, valeureux, Charles Péguy le premier initia ce pèlerinage d’une centaine de kilomètres pour implorer la guérison de son fils malade. Aujourd’hui, c’est plus de 16 000 personnes, à grande majorité jeune qui s’élancent, entre sentes forestières et plaines de blé mouvant, à perte de vue, sous la conduite éclairée et efficace de Notre-Dame de Chrétienté. Cette association de laïc, unie à Rome, défend la tradition dans l’église, c’est à dire la messe tridentine. Cette année, le succès est tel que les organisateurs ont refusé du monde !

Le thème de ce 41 e pèlerinage, l’Eucharistie, salut des âmes

Jésus se rend présent à la messe, sous les apparences du pain et du vin. Messe, sacrifice de l’Agneau. Le Seigneur est mort pour chacun de nous. Comme saint Paul le dit  : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi ! Mort sur la croix, son sacrifice est d’une valeur infinie, renouvelé par l’Eglise à chaque messe, d’une manière finie. Nous méditons en silence, réussissant à s’isoler au milieu des pèlerins.

Et la marche, qui, par un pas devant l’autre, nous approche du but, fait retentir en chaque pèlerin l’appel vers son Dieu Sauveur. Car la marche est pour tout pèlerin, une prière, une imploration, une demande, une édification de sa foi. Nous sommes soutenus par le chapitre, si bien conduit pour nous cette année, par Augustin, attentif à chacun, gentillesse profonde et dévouement pour tous. Il n’aura de cesse de nous encourager, nous faire prier le chapelet, nous transmettre de précieux enseignements sur l’Esprit Saint et l’Eucharistie.

Nous suivons donc notre bannière Saint Roch flottant fièrement au vent et notre croix marquée de saint Ghika. Tout au long du chemin, plus de quatre cents prêtres, dont notre curé de Saint Roch l’abbé Thierry Laurent, sont à notre service pour confession ou entretien.

    Des haltes salutaires sont prévues régulièrement et les bouteilles d’eau fraiche largement distribuées à qui veut ! Le soleil nous réchauffe mais reste adoucie par une brise rafraichissante bienvenue.

Le soir à l’arrivée au bivouac, dans un joyeux désordre chacun cherche son sac porté par camion et réparti par région, pour nous Paris Est. Nous avons eu la chance par une pèlerine vraiment charmante, Maria, de jouir de sa tente. Maria nous la montait chaque soir et la démontait le matin, quelle générosité ! C’est bien l’esprit du pèlerinage de Chartres ! Diner un peu sommaire, soupe chaude et pain à volonté, on s’évade dans un sommeil réparateur. Jusqu’au petit matin ou une voix de stentor réveille les pèlerins « il est 5h, amis pèlerin, réveillez-vous, la route nous attend… »

Lundi de Pentecôte, les flèches de la cathédrale à portée de vue nous guident vers le but ultime, nous renforçons notre prière, « Seigneur aidez-nous à faire votre Volonté, mettez-nous à la bonne place, apprenez-nous à nous détacher de tout ce qui n’est pas Vous ».

Comme saint Charles de Foucauld, laissons-nous pénétrer par ce saint mystère de la messe :

« Vous êtes là mon Seigneur Jésus, dans la sainte Eucharistie ! Votre corps, votre âme, votre humanité, votre divinité, votre être tout entier est là…Que vous près, mon Dieu ! »

Bref, nous reviendrons l’année prochaine avec quelques connaissances convaincues ou à convaincre, pour la plus grande gloire de Dieu !

Merci à Marie-Madeleine pour ces belles photos.

16 Juin
2022
Vaux le Vicomte, magnificence aux cuisines !

              Cet été, les visiteurs sont invités au château de Vaux le Vicomte pour admirer une nouveauté inédite : les cuisines mises en scène par Vatel pour servir Fouquet, portrait en dessous. Vaux, l’incarnation du génie du grand siècle. 


 

                Vatel n’est pas le cuisinier qu’on croit, il fut mieux que cela ! Un magicien, vrai chef d’orchestre, au service de la table de son maitre Fouquet pour servir le roi de France Louis XIV. Il contribue par son génie au raffinement du grand Siècle.

Et pour se faire, les cuisines ont été magnifiquement restaurées, la table dressée pour proposer « l’ambigu » .

Kesako l’ambigu

                  Le mot désigne un souper-collation où tous les mets chauds et froids, sucrés et salés sont présentés sur une vaste table, dans une harmonie parfaite bien faite pour surprendre l’invité, le séduire, lui donner envie face à tant de merveilles. S’y ajoute un jeu de lumière par les girandoles, les luminaires de bougies et autres bougeoirs, chandeliers et bras de lumière. Et la vaisselle précieuse, la verrerie en cristal, l’argenterie, les nappes… De quoi forcer l’admiration et impressionner les convives. C’est ce qui arriva aux 600 invités de la réception de Nicolas Fouquet le 17 aout 1661 qui se pressaient autour du roi et de la reine Anne d’Autriche. Au plaisir de l’oeil et du palais, s’ajoutait celui émanant des 24 violons disposés alentours

L’historienne de la gastronomie du Grand Siècle, Dominique Michel

                   A beaucoup contribué à la réussite de ces mises en scène gastronomiques. Le visiteur se plonge dans les coulisses de la fête et écoute tout surpris et ravi, le discours du comédien, incarnant Vatel. Il explique ses créations, des idées, son audace pour éblouir le roi et la cour. L’enjeu est de taille, il s’agit pour Fouquet, d’honorer le roi par sa mugnifence ! Et voilà le grand Vatel qui répète… Bruit, odeur, brouhaha, exclamation, bruit de couteau qui tranche, coupe et dissèque, volailles, cochons, perdreaux, sangliers ou chevreuils.

L’oeil se perd dans la montagne de marrons glacés, les pyramides d’écrevisse, les monceaux d’huitres fraiches.

« Par leur luxe et par leur opulence, ces ambigus traduisent la richesse et la grandeur du maitre de maison » explique Dominique Michel.

Le génie de Vatel

                Par sa créativité, son sens de l’harmonie des mets et des saveurs, François Vatel contribua largement au cours du XVII e siècle, au développement de l’art culinaire et du service à la française. Il fut un maitre d’hôtel remarquable, créant des fêtes gastronomiques inégalées par le jeu des alliances, présentation et audace culinaires. Confident et homme de confiance de Nicolat Fouquet, il veillait aux achats, aux réserves alimentaires, organisant les déplacements et le déménagement des meubles, vaisselles, veillant à la conduite des travaux des diverses demeures de son maitre à Saint Mandé ou à Vaux…

         Chateau de Vaux le Vicomte:  animations pour les enfants, concours du plus beau déjeuner sur l’herbe…

Journée spéciale le 26 juin, journée Grand Siècle, venez costumé en XVIIe siècle, les danses baroques se mêlent au spectacle de mousquetaires.

Et tous les samedis soirs de mai à octobre, visite unique du chateau et des jardins éclairés à la bougie, plus de 2000 bougies

L

14 Déc
2021
A Fontevraud, un musée ou une conversation ?!

                Fontevraud, écrin de plus de 800 ans, en son cœur, un monument appelé Fannerie, qui héberge sur trois niveaux une exceptionnelle collection donnée par Léon et Martine Cligman. Un lieu magique ou l’intuition de Dominique Gagneux, conservateur en chef, révèle la beauté de chaque œuvre.

       « Inviter le visiteur à un voyage de sensations  avec la découverte d’œuvres de natures diverses…, rassemblées par un regard commun. » explique Dominique Gagneux, conservatrice en chef du patrimoine et directrice du musée d’Art moderne de Fontevraud.

      Car dans ce parcours muséal, dans la disposition des statuettes, tableaux et autres objets antiques ou extra-occidentaux, rien n’est au hasard, tout est pensé et voulu par la directrice, dans un souci de dialogue cohérent, de conversation presque intime entre les œuvres.

Dialogue imaginé

    Ainsi,  voit-on rapproché grâce à la sensibilité de Dominique Gagneux, un dignitaire sumérien et une peinture de Maurice Martinot, une statue japonaise et  un saint du Moyen-Age, une tête égyptienne et un portrait de Van Dongen…Et ces conversation thématiques laissent pantois d’admiration les visiteurs. Mais, la directrice ne se laisse pas enfermer, qui joue aussi des associations inédites, des conversations thématiques, des rapprochements dissociatifs  ..
Il fallait trouver une clé , elle a trouvé La Clé.

Déjà, le choix de l’endroit, une Fannerie.

       Les fondations de cette Fannerie,  située dans la cour d’honneur  de l’abbaye, datent du XIIe siècle, reconstruit à la fin du XVIII e siècle par la dernière abbesse Julie d’Antin. C’est là, à l’étage, que le foin était remisée. L’abbaye servit ensuite pendant longtemps de prison et c’est dans la Fannerie que l’on stockait le grain, puis, dès 1828, le rez de chaussée accueillit les fours de la boulangerie. La prison fermera ses portes en 1963. Douze  ans plus tard, l’abbaye devient Centre culturel de l’ouest et résidence d’artistes. En 2018, la Fannerie est officiellement décrétée lieu d’affectation de la collection Cligman.

Constituée depuis plus de soixante ans,

       


La collection recèle des peintures, dessins, sculptures des XIX e et XXe siècle et aussi des antiquités et des objets d’art extra-européens. Une collection d’un grand éclectisme, surtout figurative.

                   « Les objets de cette collection, poursuit Dominique Gagneux, trouveront leur place dans un principe d’accrochage qui autorise toutes les combinaisons : les espaces sont conçus pour que puissent se faire et se défaire conversations, dialogues, conciliabules et autres connexions. Le musée pourra accueillir toute interprétation de la collection comme une partition musicale où les variations seront multiples et révéleront des affinités électives de tous ordres ».

Musée où l’œuvre d’art est valorisée pour ses qualités intrinsèques


    « Souhaitons, termine t’elle, que ce nouveau musée puisse suggérer une relations aux œuvres souvent inconnue du public et qu’il pourra s’approprier, inciter ses visiteurs à libérer leur regard, à identifier un rapport à l’œuvre d’art très personnel, qui pourra être la démarche de tous. » .

  Bref, gageons que ce musée, original dans son approche  libre et intuitive, ouvrira les yeux des visiteurs sur une disposition à nulle autre pareille qui magnifie chacune des œuvres !

www.fontevraud.fr