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3 Août
2023
La fontaine guérisseuse au Pré-d’Auge

          A un jet de pierre de Lisieux, au pieds d’un chêne monument historique, il est une fontaine ou miraculeuse au Pré-d’Auge dont la réputation dépasse le canton ! On vient de toute la région et au de la pour boire son eau précieuse, s’en laver la face ou l’endroit malade et l’emporter séant. La fontaine est irrémédiablement liée à ce saint connu de la région, saint-Méen.

Connaissez-vous l’hymne de Saint-Méen ?

« Au pied d’un chêne, une source limpide lui est consacrée, où l’humeur viciée est purifiée ».

Laissons la revue illustrée du Calvados datant d’aout 1913 nous conter l’histoire.

     « Vers l’an 600, Saint-Méen se trouvait à passer par le Val du Pré-d’Auge, venant d’Irlande visiter saint-Ouen à Rouen. Fatigué d’un long voyage, il s’étendit au pied d’un chêne et se reposait lorsque survinrent deux jeunes filles qui remontaient la pente portant sur leurs épaules des cruches pleines.
L’abbé les arrêta au passage et leur demanda un peu d’eau pour étancher sa soif et laver les pustules qui couvraient son visage.
L’une qui était, assure-t-on, et nous le croyons sans peine, car la beauté est bonne, petite, laide, revêche, et sans pitié, lui tourna le dos et s’enfuit d’un air méprisant. L’autre, de taille moyenne, svelte et distinguée comme une damoiselle, s’approcha, souriante, du vieillard et déposa à ses pieds, sa cruche de terre. Saint-Méen remplit sa gourde et dit à la compatissante jeune fille : « Désormais, pour épargner vos pas, vous viendrez puiser l’eau à la source qui va jaillir ici-même sous cette chesnaie. Quant à votre compagne, elle est déjà atteinte de la lèpre et après avoir vainement essayé tous les remèdes, elle devra venir se laver à cette source, si elle veut guérir ».

Et il en fut ainsi en tous points. La vertu miraculeuse de la source fut bientôt connue alentours. Depuis, on n’a pas cessé d’en faire usage ni de prier Saint-Méen pour obtenir la guérison des maladies de la peau.

      La fontaine dédiée à Saint-Méen, au Pré d’Auge, est située sur une propriété privée, on aperçoit de loin la toiture majestueuse du château du XVIII e siècle. Les propriétaires, très attachés à la fontaine située sur leur domaine, s’en occupent régulièrement et autorisent le passage sur leur terre pour aller chercher l’eau. Voila donc notre Saint Méen, dont l’intercession guérit nombre de maux de peau, qui se laisse voir derrière des barreaux. Car en s’approchant du vieux chêne complètement élagué en 2009, d’ou pendent chaussette, linges et autres mouchoirs déposés la par vénération, on aperçoit la tête du saint.

Le propriétaire raconte encore : «  La tradition de « l’arbre à loques » doit perdurer. Pour faire face à sa disparition inexorable, deux autres chênes cohabitent dans son enclos : le plus âgé planté vers 1920 par le comte de La Rivière-Pré-d’Auge, famille propriétaire des lieux depuis le XVe siècle, et un autre, tout jeune, mis en terre récemment. Le chêne de saint Méen n’est pas près de mourir ! »

La famille, propriétaire des lieux, s’est constituée en Association de la fontaine Saint-Méen, pour recueillir des fonds destinés à l’entretien.

 

Un pélerinage continuel

     N’oublions pas que la démarche préliminaire à tout pélerinage d’un malade à Saint-Méen est encore, normalement, la quête du prix de la messe par la mère de l’enfant ou l’un de ses proches. Cet argent devait être reçu dans une bourse ou une coupe et ne pas être touché des doigts du sollicitant.

L’histoire dit encore «  Dans une ordonnance du 27 octobre 1873, Mgr Hugonin, évêque de Bayeux, fixait à 2 francs 10 le prix d’une messe particulière pour les pélerins et à 0 franc 50 la participation à une messe hebdomadaire célébrée, le jeudi à 9 heures à leur intention. Il interdisait au curé de la paroisse de se charger d’aucune neuvaine, et laissait libre la fourniture des cierges et la récitation des évangiles. Toutefois le digne évêque rappelait aux pèlerins « que toutes ces pratiques excellentes en elles-mêmes ne sont pas cependant nécessaires et obligatoires pour obtenir les grâces qu’ils sollicitent, mais que le succès de leur pèlerinage dépend surtout des bonnes dispositions de leur cœur, de la pureté de leur intention, de la ferveur de leur prière et de la bonté miséricordieuse de Dieu ».


Témoignage récent

        « Par un radieux dimanche de Pentecôte, nous avons croisé sur le site plusieurs personnes venant remplir des bouteilles à cette fontaine. Une dame accompagnée de ses enfants et de sa petite fille, nous a raconté que cette dernière (résidant assez loin) voyait son eczéma disparaître lorsqu’elle utilisait l’eau de cette source. A chaque visite chez sa mamie, toute la famille venait remplir bon nombre de bonbonnes et bouteilles afin de continuer le traitement pendant les périodes d’éloignement. Un monsieur était également là pour s’approvisionner afin de nettoyer les ulcères des jambes de sa femme. Ces rencontres sont fondées à témoigner sur la richesse historique de ce lieu. »








Et oui, le Calvados est un département riche de nombre de saints guérisseurs : Saint-Clair d’Hérouville, Saint-Ursin de Lisieux contre les fièvres, Saint-Roch à Vimont qui soigne de la peste, Saint-Siméon et sa fontaine à Sainte-Honorine des Pertes, Saint-Laurent qui soigne les brulures, Saint-Hildevert pour les coliques, Sainte-Apolline à Manerbe pour les maux de dents.

13 Juin
2023
Nous avons marché vers Chartres

       

        Il y a une semaine, nous marchions vers Chartres après une messe tôt matin devant l’église Saint Sulpice noire de monde. Le 41 e pèlerinage de Pentecôte, mené par l’association Notre-Dame de Chrétienté, s’ élançait à l’assaut des flèches de la cathédrale de Chartres rendue célèbre par Charles Péguy.

Repos bien mérite de Messieurs les abbés, le temps d’une tasse de cafe 

      L’écrivain, valeureux, Charles Péguy le premier initia ce pèlerinage d’une centaine de kilomètres pour implorer la guérison de son fils malade. Aujourd’hui, c’est plus de 16 000 personnes, à grande majorité jeune qui s’élancent, entre sentes forestières et plaines de blé mouvant, à perte de vue, sous la conduite éclairée et efficace de Notre-Dame de Chrétienté. Cette association de laïc, unie à Rome, défend la tradition dans l’église, c’est à dire la messe tridentine. Cette année, le succès est tel que les organisateurs ont refusé du monde !

Le thème de ce 41 e pèlerinage, l’Eucharistie, salut des âmes

Jésus se rend présent à la messe, sous les apparences du pain et du vin. Messe, sacrifice de l’Agneau. Le Seigneur est mort pour chacun de nous. Comme saint Paul le dit  : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi ! Mort sur la croix, son sacrifice est d’une valeur infinie, renouvelé par l’Eglise à chaque messe, d’une manière finie. Nous méditons en silence, réussissant à s’isoler au milieu des pèlerins.

Et la marche, qui, par un pas devant l’autre, nous approche du but, fait retentir en chaque pèlerin l’appel vers son Dieu Sauveur. Car la marche est pour tout pèlerin, une prière, une imploration, une demande, une édification de sa foi. Nous sommes soutenus par le chapitre, si bien conduit pour nous cette année, par Augustin, attentif à chacun, gentillesse profonde et dévouement pour tous. Il n’aura de cesse de nous encourager, nous faire prier le chapelet, nous transmettre de précieux enseignements sur l’Esprit Saint et l’Eucharistie.

Nous suivons donc notre bannière Saint Roch flottant fièrement au vent et notre croix marquée de saint Ghika. Tout au long du chemin, plus de quatre cents prêtres, dont notre curé de Saint Roch l’abbé Thierry Laurent, sont à notre service pour confession ou entretien.

    Des haltes salutaires sont prévues régulièrement et les bouteilles d’eau fraiche largement distribuées à qui veut ! Le soleil nous réchauffe mais reste adoucie par une brise rafraichissante bienvenue.

Le soir à l’arrivée au bivouac, dans un joyeux désordre chacun cherche son sac porté par camion et réparti par région, pour nous Paris Est. Nous avons eu la chance par une pèlerine vraiment charmante, Maria, de jouir de sa tente. Maria nous la montait chaque soir et la démontait le matin, quelle générosité ! C’est bien l’esprit du pèlerinage de Chartres ! Diner un peu sommaire, soupe chaude et pain à volonté, on s’évade dans un sommeil réparateur. Jusqu’au petit matin ou une voix de stentor réveille les pèlerins « il est 5h, amis pèlerin, réveillez-vous, la route nous attend… »

Lundi de Pentecôte, les flèches de la cathédrale à portée de vue nous guident vers le but ultime, nous renforçons notre prière, « Seigneur aidez-nous à faire votre Volonté, mettez-nous à la bonne place, apprenez-nous à nous détacher de tout ce qui n’est pas Vous ».

Comme saint Charles de Foucauld, laissons-nous pénétrer par ce saint mystère de la messe :

« Vous êtes là mon Seigneur Jésus, dans la sainte Eucharistie ! Votre corps, votre âme, votre humanité, votre divinité, votre être tout entier est là…Que vous près, mon Dieu ! »

Bref, nous reviendrons l’année prochaine avec quelques connaissances convaincues ou à convaincre, pour la plus grande gloire de Dieu !

Merci à Marie-Madeleine pour ces belles photos.

16 Juin
2022
Vaux le Vicomte, magnificence aux cuisines !

              Cet été, les visiteurs sont invités au château de Vaux le Vicomte pour admirer une nouveauté inédite : les cuisines mises en scène par Vatel pour servir Fouquet, portrait en dessous. Vaux, l’incarnation du génie du grand siècle. 


 

                Vatel n’est pas le cuisinier qu’on croit, il fut mieux que cela ! Un magicien, vrai chef d’orchestre, au service de la table de son maitre Fouquet pour servir le roi de France Louis XIV. Il contribue par son génie au raffinement du grand Siècle.

Et pour se faire, les cuisines ont été magnifiquement restaurées, la table dressée pour proposer « l’ambigu » .

Kesako l’ambigu

                  Le mot désigne un souper-collation où tous les mets chauds et froids, sucrés et salés sont présentés sur une vaste table, dans une harmonie parfaite bien faite pour surprendre l’invité, le séduire, lui donner envie face à tant de merveilles. S’y ajoute un jeu de lumière par les girandoles, les luminaires de bougies et autres bougeoirs, chandeliers et bras de lumière. Et la vaisselle précieuse, la verrerie en cristal, l’argenterie, les nappes… De quoi forcer l’admiration et impressionner les convives. C’est ce qui arriva aux 600 invités de la réception de Nicolas Fouquet le 17 aout 1661 qui se pressaient autour du roi et de la reine Anne d’Autriche. Au plaisir de l’oeil et du palais, s’ajoutait celui émanant des 24 violons disposés alentours

L’historienne de la gastronomie du Grand Siècle, Dominique Michel

                   A beaucoup contribué à la réussite de ces mises en scène gastronomiques. Le visiteur se plonge dans les coulisses de la fête et écoute tout surpris et ravi, le discours du comédien, incarnant Vatel. Il explique ses créations, des idées, son audace pour éblouir le roi et la cour. L’enjeu est de taille, il s’agit pour Fouquet, d’honorer le roi par sa mugnifence ! Et voilà le grand Vatel qui répète… Bruit, odeur, brouhaha, exclamation, bruit de couteau qui tranche, coupe et dissèque, volailles, cochons, perdreaux, sangliers ou chevreuils.

L’oeil se perd dans la montagne de marrons glacés, les pyramides d’écrevisse, les monceaux d’huitres fraiches.

« Par leur luxe et par leur opulence, ces ambigus traduisent la richesse et la grandeur du maitre de maison » explique Dominique Michel.

Le génie de Vatel

                Par sa créativité, son sens de l’harmonie des mets et des saveurs, François Vatel contribua largement au cours du XVII e siècle, au développement de l’art culinaire et du service à la française. Il fut un maitre d’hôtel remarquable, créant des fêtes gastronomiques inégalées par le jeu des alliances, présentation et audace culinaires. Confident et homme de confiance de Nicolat Fouquet, il veillait aux achats, aux réserves alimentaires, organisant les déplacements et le déménagement des meubles, vaisselles, veillant à la conduite des travaux des diverses demeures de son maitre à Saint Mandé ou à Vaux…

         Chateau de Vaux le Vicomte:  animations pour les enfants, concours du plus beau déjeuner sur l’herbe…

Journée spéciale le 26 juin, journée Grand Siècle, venez costumé en XVIIe siècle, les danses baroques se mêlent au spectacle de mousquetaires.

Et tous les samedis soirs de mai à octobre, visite unique du chateau et des jardins éclairés à la bougie, plus de 2000 bougies

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