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7 Déc
2017
Feydeau en trois pièces

Trois courtes pièces signées Feydeau, enlevées et joyeuses, pour réfléchir et se divertir !

« Feydeau(x) » photo Mirco Maglioca

Le théâtre du Lucernaire ouvre ses portes sur trois pièces écrites comme des partitions musicales, relatant les différentes étapes de la vie du couple.

La première, « Amour et Piano », interprétée par des comédiens jeunes, alertes et déliés, est basée sur le quiproquo d’une jeune-fille avec son professeur de piano qui s’est trompé d’étage.

Feydeau(x) » photo Mirco Maglioca

Comme dit Georges Feydeau, « l’amour, ça demande le plein feu. Ce n’est pas une chose qu’on entretient au bain-marie ! ». On rit de bon coeur, on apprécie le brio et la rapidité.

Feydeau(x) » photo Mirco Maglioca

La seconde,  « Par la Fenêtre » présente une brésilienne sans complexe qui dérange un pauvre avocat qui souhaiterai tellement manger son plat chaud ! Humour et rythme la caractérisent.

Enfin, la dernière « Fiancés en Herbe » offre le tableau de deux jeunes enfants qui parlent mariage, avec innocence mais pas que !

Bref, Thierry Harcourt, le metteur en scène, s’est régalé à mettre en perspective un texte peu connu du grand maitre de la comédie. Nina Poulsen en Henriette, Sébastien Baulain en Baptiste, Laurence Facelina en Lucile, Louis Victor Turpin en  Edouard,
 Feydeau(x) » photo Mirco Maglioca


Mathilde Hancisse en Emma et Basile Alaïmalaïs en René sont les interprètes facétieux de cette bouffade en trois pièces.

Lucernaire, Feydeau produit par Nouvelle Scène, 53 rue Notre Dame des Champs, Paris 6e, tel : 01 40 81 35 23. www.nouvelle-scene.com

20 Nov
2017
L’Avare, on y court !

La langue reste si belle, si évocatrice, l’histoire intemporelle et le jeu des acteurs est formidable de justesse. Trois bonnes raisons d’aller s’enchanter au Théâtre 14 !


Quand l’amour se heurte à la sévérité d’un père doté d’une incommensurable radinerie, qui affiche un égoïsme terrible et refuse de voir ses enfants grandir et s’éprendre. Quand les enfants voient bafouer leurs purs sentiments, quand les domestiques s’en mêlent et veulent que l’amour triomphe…Molière nous régale de cette pièce fine, enlevée et drolatique dans ses accents, dans ces jeux de scène.

Le décor est sobre, presque dépouillé, un jardin a l’abandon où git, bien caché, un trésor figuré par une cassette, gardé par Harpagon. Ce jardin résonne d’orages à la fois passionnels et à la fois météorologiques, bien sonores.

Car la clé chez Molière est bien la passion double ici, passion amoureuse des enfants, passion destructive d’Harpagon pour sa cassette. Les acteurs, mené par Emmanuel Dechartre remarquable en son rôle de père-tyran, s’appellent Cédric Colas en Cléante, magnifique, notamment dans sa scène avec Mariane, incarnée par Katia Miran. Charlotte Durand-Rocher en Elise amoureuse de Valére, dit avec sincérité ses sentiments pour son beau gentilhomme. Celui-ci, Guillaume Bienvenu, occupe justement sa place. Frosine, Fréderique Lazarini également metteur en scène, joue l’intrigante qui persuade Harpagon que Marianne, sans dot, ignore les dépenses. Elle en espère une récompense. Maitre Jacques, avec faconde dit son ennui et sa difficulté à faire la cuisine avec si peu de moyen, il est Michel Baladi.

Bref, la mise en scène valorise chacun, le tonnerre gronde en arrière-plan et les acteurs donnent tout leur jus. Petit bémol, les costumes d’aujourd’hui qui resitue la pièce, à notre époque mais manque de charme.

L’Avare de Molière, mise en scène : F.Lazarini, dramaturgie : Henri Lazarini, avec Emmanuel Dechartre, Michel Baladi, Guillaume Bienvenu, Cédric Colas, Jean-Jacques Cordival, Charlotte Durand-Rocher, Denis Laustriat, Didier Lesour Katia Miran.
Théâtre 14, 20 av Marc Sangnier 75014 Paris. Tel : 01 45 45 49 77.

11 Oct
2017
Marco Polo et l’Hirondelle du khan.

Un spectacle complet entre danse et théâtre, nous est donné d’admirer au théâtre La Bruyère. Surprise, beauté et parfois malaise, des sentiments contradictoires se côtoient !

 

Un décor minimaliste constitué d’un grand lit recouvert d’une couverture épaisse et d’un banc compose la scène. Un grand Khan magnifiquement grimé habillé à l’orientale, souvent torse nu, semble souffrir d’un mal étrange. Sa concubine préférée, l’Hirondelle, superbe jeune femme élégante et déliée, l’assiste, l’entoure, l’aide. Des personnages étranges, habillés de soie vive, évoluent, chantant ou jouant d’instruments. Nous sommes à la cour de Khan, petit-fils du Mongol Ghengis Khan, qui entreprend d’agrandir encore son empire.

Le souverain accueille Marco Polo de la lignée des grands marchands. L’histoire nous enseigne que ce dernier resta 16 ans à la cour du Mongol.

Entre les trois protagonistes se noue sous nos yeux, un jeu subtil de domination, séduction, emprise charnelle. L’ambiance passe de maléfique avec le chant lyrique qui accentue le côté tragique, une certaine violence du Khan qui joue parfaitement du sabre ; à comique par le texte parfois plein d’humour. Le trio évolue fluidement, magnétiquement, subtilement entre les trois personnages chantant ou jouant d’instruments à corde de belle résonance.

On reste fasciné, presque médusé de l’enchainement. Entre l’oeil qui admire, l’ouïe charmée par les accords mélodieux, l’histoire qui parle à la connaissance, le spectacle enchante. Nous ne dévoilerons pas l’intrigue et la fin un peu rapide de cette belle tragédie. Courez-y !

Marco Polo et l’Hirondelle du Khan, écrit et mis en scène par Eric Bouvron avec Jade Phan Gia, Kamel Isker en alternance avec Eliott Lerner et laurent Maurel, musique et chants Ganchimeg Sandag, Bouzhigmaa Santaro, Cécilia Meltzer et Didier Simione
Théâtre La Bruyère, 5 rue La Bruyère 75009 Paris, 01 48 74 76 99.