5 Oct
2015
Vigée le Brun : la beauté subtile en peinture

 

MAIL_La duchesse de Polignac

 

Une première rétrospective consacrée à l’œuvre d’Elisabeth Vigée le Brun, magnifique de beauté et de subtilité. Car il ne suffit pas de peindre une dame de l’aristocratie, la reine de France ou un personnage d’Etat, il faut aussi laisser percevoir son caractère. La, tout le talent !

MAIL_Marie-Antoinette en grand habit

A une époque bien lointaine des photos, campagnes de pub, réseau socio et diffusion en un éclair à l’autre bout du monde, le XVIIIe a su néanmoins utiliser la peinture de portrait comme instrument de propagande à son avantage. Ainsi, admire t’on deux peintures centrales exposées au Salon de 1787, d’un côté le portrait de la reine Marie-Antoinette entourée de ses enfants, soucieuse de redresser son image de femme dépensière et superficielle, de l’autre l’auto portrait de cette artiste serrant sa fille sur son coeur, emblème même de la « tendresse maternelle », incarnant à la fois la mère et l’artiste pressée de travail.

D’origine modeste, un père portraitiste de talent, une mère coiffeuse, Elisabeth Vigée le Brun est née à Paris en 1755. A 19 ans, orpheline de père, la jeune femme talentueuse déjà, est reçue maitre peintre au sein de l’Académie de Saint Luc. Elle se marie en 1776 avec un marchant d’art renommé, Jean-Baptiste Pierre le Brun, ce qui l’empêche de rentrer à l’Académie royale de peinture et sculpture , mais booste sa carrière de peintre au prés d’une clientèle d’abord bourgeoise qui s’élargie à l’aristocratie puis à la reine Marie-Antoinette.

 

Madame VigÈe-Le Brun et sa fille, Jeanne Marie-Louise (1780-1819)

Sa carrière longue fut nomade, exil pendant la Révolution, émigration à travers l’Europe où elle travaillera en Italie, Autriche, Russie, Angleterre et Suisse, avant de revenir en France sous le Consulat et l’Empire

Son génie qui lui fait supplanter tous les artistes de l’époque, tient à la maitrise

de la science des couleurs, l’invention de toute une gamme de poses et de costumes pour apporter une grande variété à ses portraits, une audace dans l’improvisation doublée d’une grande sensibilité qui lui fait saisir le trait de caractère à mettre en avant.

Admirons ici plus de 150 œuvres, venues des musées du Louvre, du château de Versailles, de Saint-Petersbourg, de Vienne et de collections particulières, peintures d’une femme exceptionnelle opiniâtre, travailleuse qui fit de son pinceau une arme autant qu’un charme !

 

Exposition Vigée Lebrun, du 23 septembre au 11 janvier 2016. Grand Palais.