5 Sep
2014
François Schechter, brillantissime exercice de style au service de l’Histoire.

Un ouvrage très original, écrit d’une langue incisive, précise, pure comme le cristal, et bâtie sur la réalité historique, voilà tout l’enjeu du livre de François Schechter, élégant homme de lettre, aujourd’hui pour nous. Qu’on en juge, le genre littéraire choisie, celui d’un échange de lettres entre mai 1822 et avril 1838, relie et lie deux personnages fameux qu’a priori rien ne rapproche, le prince de Talleyrand, flamboyant homme politique de l’Ancien régime et du nouveau et le peintre Eugène Delacroix, certes talentueux mais d’envergure plus modeste. Car le mystère plane, Talleyrand est-il le père du peintre ?  Pourquoi Eugène Delacroix a –t-il bénéficié de tant d’appuis ? Chacun pourra entrevoir SA vérité entre ces correspondances échangées qui suggèrent, dessinent, laissent entrevoir une grande tendresse de l’un et une admiration respectueuse de l’autre. La langue est acérée, la lecture jubilatoire, on en sort heureux, réjouis, grandis, enrichis  et pour finir,  par la magie talentueuse de l’auteur,  très acteur !

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François Schechter, 52 ans, énarque, inspecteur général à l’Igas, n’a pourtant pas fait profession d’écrivain. Porté par sa passion de l’histoire, il dévoile ici une riche facette de sa personnalité.  Une barbe soignée, un oeil vif et volontiers taquin, un sourire éblouissant  et la vêture toujours élégante, notre homme répond  à cœur ouvert à nos questions.

Vos joies.

Ma famille me réjouit et me comble, voir mon épouse chaque jour, mes  trois enfants grandir,  plutôt dans le bons sens, dans un monde qui n’est pas très facile. C’est vraiment une joie pour moi et l’assurance d’avoir semé avec Caroline, quelque bonne et solide base éducative, pour les voir se responsabiliser et s’élever dans la vie.
Mon job aussi à l’IGAS, bien qu’assez bureaucratique, me fait rencontrer des gens intéressants, une variété  de PME qui constituent l’entrelacs industrieux de la France. Après  un passage dans le privé, je peux mesurer l’importance du dynamisme, de la créativité des chefs d’entreprise, malgré les difficultés de notre temps.

Vos espérances.

Depuis toujours, je suis passionné d’Histoire, toutes les époques me subjuguent, de l’Antiquité, à l’époque Moderne ou Contemporaine. Ecrire ce livre sur Talleyrand et Delacroix fut pour moi un grand bonheur, me plongeant  dans ce XIXe siècle passionnant, voir et lire la grande ambition de la France dans tous les domaines et le développement industriel tout azimut.

Je continue dans cette époque avec un ouvrage sur Balzac, une forme d’hommage à cet écrivain hors norme. Je dois beaucoup à Honoré de Balzac  que j’ai lu très jeune avec passion, qui m’a ouvert des horizons si vastes.

Côté savoir-vivre.

Trois points  me frappent en ce domaine. Dans la rue, les visages sont fermés, les gens ne sourient pas. Quel dommage ! c’est si beau , l’œil qui brille et les dents qui se découvrent ! Et cela rend heureux.

D’autre part, tenir la porte à la personne derrière soi, se lever pour une femme enceinte, être attentif aux autres …constitueraient une réponse au mal être quotidien qu’on ressent fortement. On est heureux quand on fait plaisir alentours  par de modestes gestes de la vie quotidienne.
Les  hommes, enfin, devraient être plus courtois vis à vis des femmes, qui du coup développent une forme d’agressivité. C’est un malentendu permanent au lieu d’un équilibre subtil entre homme et femme. La courtoisie bien vécue n’est jamais le visage de la drague ordinaire.

Il n’est qu’un mot à dire, courez acheter cet ouvrage « Talleyrand-Delacroix , Correspondances (1822-1838) »  avec la préface de l’historien  de l’Institut Jean Tulard, aux Editions S.P.M.