14 Oct
2019
Rire un peu grinçant pour pièce caustique

Un homme, une femme, sur scène, autour d’une table élégante avec un serveur intempestif et drôlatique. La pression monte, la tension est palpable, cruel dilemme, va t’elle succomber ? Une pièce caustique !
Bien nommée « Nuit gravement au Salut » cette pièce, vraie fable moderne, d’une situation vieille comme le monde, met en scène un directeur littéraire et son auteur, belle femme en situation de faiblesse par son fils très malade. L’opération coute cher, elle a besoin d’argent, le contrat signé, c’est l’assurance de rendre la santé à son fils.

Mais voilà, face à face, s’affronte en un rapport de force feutré au départ qui va crescendo, la romancière, Léa Belmont, forte de ses atouts, la séduction et l’instant maternel et le directeur, Victor Pontier, cynique et pressé. Faut-il donc « coucher utile » pour remporter le morceau ? Léa sourit moins que son séducteur, enjoué et insistant, on la sent dans la réflexion tandis que le piège se resserre…

Qui ponctue de son service pour le moins « entrant » ce duo-duel, un serveur haut en couleur, qui fait rire spontanément le public. Il entre tout à trac sur scène, se fend tel un bretteur avec la bouteille à la main, se pique de poésie qu’il récite, grandiloquent !

Bref, le serveur ajoute une note réjouissante et détendante bien plaisante. Le trio d’acteurs est excellent qui nous réjouit, chacun dans son rôle, et donne le meilleur !

Vraiment, il faut voir cette pièce évidemment cynique à la chute brutale.

Nuit gravement au Salut, de Henri-Fréderic Blanc, adaptation Ludovic Larouche, avec Stephanie Bassibey, Ludovic Laroche et Pierre-Michel Dudan, Théatre Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris, www.lucernaire.fr