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7 Avr
2017
La collection de joyaux Al Thani au Grand Palais, époustouflant !

Affiche-joyaux

C’est une exposition fastueuse à laquelle nous convie le Grand Palais jusqu’au 5 juin. Celle d’un somptueux univers constitué des bijoux indiens de la période moghole à nos jours, plus de 270 pièces exceptionnelles de la collection Al Thani, magnifiquement mis en scène.

Arcot II BD Coupe à vin BD ornement turban (jigha) BD

L’histoire de la joaillerie en Inde connait un premier âge d’or au XVII e siècle, les artisans, vrais artistes, bénéficient alors du mécénat éclairé des empereurs moghols. Après une période plus sombre du chaos politique et des débuts de la colonisation au XVIII e siècle, l’âge des Darbâr, fastueuses cérémonies organisées sous l’égide du Raj britannique, permet aux monarques indiens de montrer au monde leurs parures inouïes.

ornement turban Cartier (sarpech) BD

Comment rester insensible aux diamants exceptionnels comme le diamant rose de Golconde, l’Agra ou l’Oeil de l’Idole et l’Arcot II, issus des légendaires mines de Golconde. Des émeraudes gravées d’une taille magistrale, d’une eau magnifique. Les pendentifs incrustés de pierres précieuses, les colliers, les turbans aux ornements d’or, rubis, perle, diamant et revers émaillé, les bagues, broches, boucles d’oreilles, tous travaillés magnifiquement. L’exposition met en avant également le travail du jade et du cristal de roche, fort prisé à la cour des empereurs moghols.

Dague de Shah Jahan BD

La mise en scène est merveilleuse qui valorise tous ces joyaux avec mystère et  légèreté, à la hauteur du précieux contenu.
C’est une vraie leçon d’histoire de la puissance et du rayonnement des Indes par ces joyaux, doublée d’une vision extraordinaire de la beauté à l’état pure, une concentration de si belles choses, que s’en est poignant. En ces périodes troublées, oui vraiment la Beauté sauvera le monde !

Grand Palais, des grands moghols aux maharajahs, joyaux de la collection Al Thani, jusqu’au 5 juin.

 

 

 

9 Mar
2017
Beauté des kimono exposés au musée Guimet

La maison Matsuzakaya, crée en 1611, expose pour la première fois en France, des pièces magnifiques qui font rêver.  Une collection rare et précieuse.

Unknownmusée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay

Démonstration en 150 chefs d’oeuvre de la beauté, du raffinement, de la créativité japonaise des kimono. Chatoiement des couleurs, impressions originales, virtuosité des enchainements et de la broderie laissent béa le visiteur.

Délicat et complexe est l’art de fabriquer ces pièces en forme de T qui présentent des thèmes fondés sur la nature : terre, mer et ciel, une trilogie logique dans cette société animiste. Puisé dans la végétation, on reconnait la, bambous, fleurs de cerisier, camélias ou pin, érable ou pivoine dessinés avec des animaux variés comme carpe, coq, papillon ou hirondelle. Et selon les saisons, résonnent les couleurs du printemps, la blancheur de la neige en hiver, l’éclat de la nature en été…

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Saviez-vous que le kimono était porté comme un vêtement de dessous par l’aristocratie japonaise avant que les samouraïs ne s’en revêtent chez eux ?

C’est à partir du XIXe siècle, que les Françaises élégantes l’adoptent comme vêtement d’intérieur, séduites par ce goût du japonisme mis en avant par les couturiers Paul Poiret ou Madeleine Vionnet

Au fil des salles, il nous est donné de voir l’évolution de la mode au Japon et de l’interdépendance avec la mode française sous l’égide de créateurs tels que Kenzo Takada, Yohji Yamamoto ou Junko Koshino.

Maintien et carcan.

On sait aujourd’hui comme était contraignant le port de ces kimono destinés à la noblesse militaire, à la bourgeoisie marchande ou à l’aristocratie impériale. Vrai carcan qui gênait la marche, raidissait les membres, empêchait de s’asseoir dans un fauteuil.

Bref, cette exposition nous plonge dans un univers assez inconnu qui, au dé la de la mode, achaten-suisse.com ouvre de vastes horizons sur la sociologie du pays.
Courrez-y.

Kimono au bonheur des dames, musée national des arts asiatiques-Guimet, au musée Guimet, Paris XVIe. www.musée.guimet.fr

6 Déc
2016
Bernard Buffet, l’incompris au pinacle

Une exposition coup de poing, inclassable, fascinante et révélatrice d’un art original, unique. Bernard Buffet, controversé de son temps, voit, aujourd’hui, les passions s’apaiser et les esprits reconnaître le génie d’un artiste qui mérite largement sa réhabilitation.


16-horreur_de_la_guerre-lange_de_la_guerre_1954_huile_sur_toile_265x685cm_1 Le musée d’Art Moderne de Paris accueille magnifiquement une retrospective de l’oeuvre de Berard Buffet, peinte atypique, aujourd’hui salué par la critique.

Bernard Buffet, né en 1928, montre très vite un talent de peintre en étant reçu à 16 ans aux Beaux- Arts. Il ne cessera de peindre, se formant au Louvre dans cette période d’après-guerre, cherchant sa voix entre tradition dans la ligne de Gustave Courbet ou Utrillo et influence du mouvement de la Jeune Peinture aux tendances réalistes. A 19 ans, il est récompensé par le prix de la Critique pour sa toile « deux Hommes dans une chambre ».

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Son style unique et très original, met en oeuvre comme pour ces portraits, une palette réduite de couleur, camaïeu de gris, décor simplifié, personnage longilignes, graphiques..Son art systématique est reconnaissable entre tous : « Horreur de la guerre », un triptyque et vingt six aquarelles peints en 1954, thème ambitieux qui donne une portée universelle à son discours, est d’une grande expressivité. Parmi ses oeuvres, citons « Crucifixion » peint en 1946, tout en force et d’une grande puissance, thème du « Cirque »  en 1956: trapézistes, jongleurs, clowns, acrobates…déroutant par le côté triste, glacé, les visages fermés, les chairs blafardes.

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En février 1960, l’exposition « Oiseaux » à la galerie David et Garnier, offre à un public nombreux, succès de scandale, des peintures monumentales, réinterprétant de façon agressive le thème de Léda et le Cygne.

Aujourd’hui, la variété, l’abondance et la qualité des peintures signées Buffet sont sans conteste, de belle influence. Le parcours proposé reste chronologique, permettant de visualiser, de sentir l’évolution de l’artiste à travers les années. Posant la question de la figuration ou de l’abstraction après guerre, l’art de Bernard Buffet se réfère à la peinture d’histoire, prenant le parti pris du figuratif traité de façon austère, dur, parfois caricatural, unique en soi. Le grand public l’aime, le monde fermé de l’art le rejette, il navigue entre ses thèmes de prédilections : natures mortes, auto-portrait d’inspiration religieuse, allégorique ou littéraire.

annabel_0Bref, cet artiste méritait bien une réhabilitation en bonne et due forme, le musée d’Art Moderne lui rend hommage. Bien mérité.

Allez-y vite. Jusqu’au 26 février.

Bernard Buffet, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 11 av Pt Wilson, 75016 Paris.