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20 Mai
2014
Tête à tête avec Roger Larralde et Richard Pérodeau

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Le parc de 4 hectares est luxuriant et soigné, fleurs colorées en cascade, palmiers, bouquets d’hortensia, arbres exotiques… La végétation odoriférante et vivifiante  réjouit l’âme, la cuisine la réchauffe et l’hôtellerie l’apaise ! Venez et voyez et nous en donnez  des nouvelles.

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L’histoire ressemble à un conte mais elle est véridique.  Deux amis, Roger Larralde et Richard Pérodeau habitent une maison tranquille dans la petite cité balnéaire de Saint Jean de Luz, sur la Côte basque,  au dessus d’un parc de belle taille occupé en son centre par une honorable maison de style Victorien, un peu décatie. Le parc tombe doucettement en friche. Un jour la voisine propriétaire entreprend quelques travaux  de jardin : «  tu arrange ton parc » demande les deux amis. « las,  je vends à un promoteur qui va lotir et faire immeubles et logements ». « Pas possible ! », s’exclament les voisins qui,  ni une ni deux, vont acheter l’ensemble  en moins d’une semaine, soufflant au passage l’affaire au promoteur marri. Et, s’attelant à la tâche, vont entreprendre avec audace et courage, de créer un petit bijou d’hôtel, retapant la maison centrale et bâtissant des suites noyées dans la verdure.

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Préserver l’harmonie  d’ensemble, privilégier la nature, offrir à l’œil et à l’esprit un bel écrin raffiné, soyeux et reposant à des clients amateurs de beau, voila l’objectif des propriétaires qui découvrent du même coup la profession d’hôtelier.

Vos joies.

– « L’hôtel Parc Victoria sauvé, restauré  et lancé en 1991, c’est un peu notre bébé. En tout cas notre joie profonde !  Avoir créé ce parc extraordinaire avec la piscine,  la maison  Art Déco, les vingt chambres et suites de la même eau, c’est-à-dire avoir sélectionné et acheté les objets, meubles, tableaux dans le style Art Déco, un travail exigeant mais satisfaisant. Puis  être  homologué Relais et Châteaux avec le  cahier des charges à respecter, c’est une fierté justifiée quand on sait d’où nous sommes partis !

Vos projets.

– Poursuivre avec le même souci de qualité dans l’accueil des clients dont certains  sont devenus des amis, dans le soin de l’entretien, dans la direction du personnel qui coopère  avec enthousiasme à la réussite de notre affaire, voila ce qui nous occupe journellement. 
Egalement, nous poursuivons le projet de la  création de deux autres chambres. Dans nos objectifs, c’est aussi donner au chef, Guillaume Applaincourt ancien des meilleures tables du Sud-ouest, tous les moyens pour accéder à la première étoile du guide Michelin.  Nos clients  nous disent d’ailleurs leur satisfaction à déguster sa cuisine : il travaille avec talent le thon basque, la daurade, le turbot, les viandes locales,  les fruits de mer  avec les fruits et légumes de la région et les produits savoureux du pays comme la charcuterie, le piment d’Espelette, le chocolat… »

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Un menu savoureux et précis qu’il faut découvrir à tout prix même si on ne réside pas à l’hôtel.

Côté entrée. La crème de potiron et  son salpicon de homard et basilic frit était fondante et parfumée. Le homard découpé finement, relevé d’épices, embaumait l’iode. Les beignets de cuisse de grenouille  artichauts barigoule et chips étaient spectaculaires dans la présentation, à la bonne température.

Côté plat. Le filet de maigre à la purée de céleri et tomates-cerises confites, cuit au plus juste, de belle proportion et la tomate parfumée comme on l’aime. Quand au filet de boeuf, si tendre qu’on pouvait le découper à la fourchette, le gratin brûlant et crémeux à souhait, nous ont enchantés les papilles.

Côté dessert. Le macaron à la crème  citron, sorbet orange, était une alliance  de rondeur sucrée et de fraîcheur agrume, un bel agencement presque trop copieux après les plats si généreux. Le moelleux  chocolat  à la noix de coco, glace vanille, un classique bien interprété.

Au total, un menu d’un excellent rapport qualité-prix.  Gageons que le chef sera vite récompensé de ses efforts.

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Hôtel Parc Victoria, 5 rue Cépé 64500 Saint Jean de Luz, tel : 05 59 26 78 78. www.parcvictoria.com.dans   Restaurants : Les Lierres , table gastronomique dans la salle Art Déco. Et  restaurant prés de la piscine, agréable cadre, délicieuse salade ou sandwich club.

 

 

 

 

 

10 Avr
2014
Tête à tête avec Jacques Letertre de l’hôtel littéraire le Swann

Rencontre inédite avec Jacques Letertre, propriétaire d’un vrai hôtel littéraire à Paris, le Swann, évidemment !

Les fanatiques de Proust doivent absolument aller loger une nuit dans la chambre « Gilberte » ou celle de « Madame Verdurin », dans cet hôtel décoré et façonné selon l’univers de la Recherche. Ils se plongeront dans l’élégance et la nostalgie de ce temps passé, qui fit le bonheur d’un monde évanoui. Il nous reste les trois mille pages de cette œuvre exceptionnelle que les étrangers lettrés du monde entier nous envie. Jacques Letertre, propriétaire de 12 hôtels, nous ouvrent les portes  de celui-ci.

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« Saviez-vous que les Japonais sont les plus  grands connaisseurs de Proust ? », raconte Jacques Letertre, qui a voulu dédié cet hôtel de la chaîne Best Western, au fameux écrivain. Situé au coeur de l’univers proustien entre plaine Monceau et l’église Saint augustin, le Swann offre à l’amateur une collection unique d’œuvres variées. Pas moins de 500 livres sur Proust  ou de Proust sont proposés à la lecture, quelques uns volés sont signe de l’intérêt suscité ! La  reliure, un métier d’art apprécié du « divin Marcel »  se voit honorée en la personne de Jean de Gonnet, qui a relié  merveilleusement les 13 tomes de la Recherche. Des reproductions de photos de Proust façon Warhol décorent les murs de la salle à manger.  A signaler également, un étonnant tableau  contemporain qui offre l’intégrale de la Recherche sur un seul panneau, 3000 pages vues à la loupe, créée  par un collectif canadien.

Swann Escaliers_01Votre Joie

« Faire aimer Marcel Proust, le faire lire et découvrir…une passion à partager, jubilatoire pour moi. Ainsi, nous avons voulu que les 6 étages de l’hôtel  soient dédiés à un lieu mythique décrit dans le roman : il y  a l’étage Faubourg Saint Germain, l’étage Combray, l’étage Venise … avec une citation  retraçant l’atmosphère du lieu. Et les 81 chambres, dans les tons gris pastel, portent le nom d’un personnage de la Recherche. Il devient si facile d’aimer  Proust à la lecture de ces passages tour à tour comiques et poétiques, toujours plein d’élégance et de finesse.

Ma joie c’est aussi ma bibliothèque personnelle, dont les fenêtres restent fermées pour ne pas nuire aux reliures. Il s’en dégage une odeur particulière que j’aime.

Ma joie c’est encore d’emmener en vacances tous les ans, un livre de la Recherche différent, j’y découvre toujours un détail, une idée qui m’avaient échappés.

Vos projets.

De mes 12 hôtels, je veux en destiner trois  à de grands  écrivains selon  moi. Après Proust, je souhaiterai en dédier un à Flaubert à Rouen, un à Marcel Aymé à Montmartre, un à Vialatte à Clermont Ferrand.

Et évidemment, développer des réunions  autour de grands hommes  liés  à l’art comme Jacques Doucet.

Savoir-Vivre sur le vif.
Ancien de l’Ecole Nationale d’Administration, j’ai dû effectuer des séjours en diverses préfectures. Une difficulté  fut de faire le discours de maires de villes qui n’avaient rien fait de très important au cours de leur mandat de maire. L’un d’eux était responsable de la première insémination chez le lapin, j’ai réussi à le placer… ! »

Premier hôtel littéraire, 81 chambres toutes à l’image d’un personnage de la Recherche du Temps Perdu, petits déjeuners servis dans la salle à manger Art Déco.

Hôtel Best Western, le Swann, 15 rue de Constantinople, 75008 Paris. Tel: 01 45 22 80 80.

4 Avr
2014
Tête à tête avec Yves Gagneux, directeur de la maison Balzac

Depuis presque 15 ans, Yves Gagneux, brillant conservateur à la tête de la maison Balzac,  n’a de cesse de faire découvrir,  lire,  aimer Honoré de Balzac. Pour lui, un modèle pour notre temps.

Votre Joie ?

« Plusieurs sortes de joie m’habitent ici dans cette maison toute imprégnée de Balzac,  travailleur infatigable et si fin observateur de l’humanité  que ces livres sont des histoires de vie qui respirent la réalité.
Parmi l’équipe de collaborateurs  règne une très bonne ambiance, un climat de confiance mutuelle qui permet un travail efficace, en harmonie, chacun donnant le meilleur de lui-même, sous mon impulsion.
Par ailleurs, ma joie est d’être efficace la où je suis: oui, Honoré de Balzac est indispensable, ses livres sont fondamentaux dans leur message, leur exemplarité ! Ma jubilation : faire évoluer le sens de l’œuvre, dans le musée, d’une biographie utile mais linéaire et l’historicité de l’écrivain vers son message et son universalité. Comment en 2014, un écrivain fameux du XIX e siècle peut-il nous parler, que peut-il nous apporter, à nous lecteurs aujourd’hui ? C’est le message que j’essaye de faire passer au prés du public et au prés d’une association comme « cpossible » des jeunes  de 17, 18 ans en difficultés qui ignorent  tout de Balzac. Car, Balzac connaissait mieux que personnes tous les marqueurs sociaux, comment s’habiller, se tenir, les codes qui régissent les rapports humains, qui font qu’on est reconnu, reçu, épousé ou pas ! Regardez Lucien de Rubempré, ou Eugéne de Rastignac, ils arriveront par leur intelligence et leurs manières,  sans oublier les femmes, bien sûr  !

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Vos projets ?

Préparer d’autres expositions, à l’image de celle réalisée il y a 3 ans à Taiwan, avec 300 œuvres apportées de France ; nous avons dépassées les 120 000 visiteurs, en toute modestie, faisant mieux que l’exposition sur Gauguin ! Balzac était devenu Taiwannais, la gloire pour nous. Même un chauffeur de taxi avant lu un roman, vous imaginez ! Nous avons quelques projets dans ce sens, une exposition notamment à propos de la gourmandise au XIX e siècle, entre Flaubert, Stendhal, Balzac…Balzac

Savoir-Vivre sur le vif ?

Un souvenir cuisant vécu quand j’avais 20 ans. Etudiant en histoire de l’Art, j’avais rendez-vous dans un restaurant avec une dame, distinguée professeur de Muséologie. Et plongée dans un ouvrage passionnant, j’ai complètement oublié l’heure,  mangeant  mon sandwich, machinalement. Quand brutalement, le rendez-vous m’est revenu à la mémoire, il était 14h30 passé, la dame n’avait pas attendu, évidemment…J’étais rouge de honte. Ne savant pas trop comment réparé cet affront, un ami versé dans les bonnes manières m’a conseillé d’envoyer des fleurs avec un petit mot. Ce que je fis.

Autre chose, parfois invitant divers interlocuteurs  à déjeuner, ils me précisent eux, ne pas boire de vin. Pourquoi pas, mais plutôt que de faire la leçon  à ceux qui apprécient le vin, je leur conseille de se laisser servir du divin breuvage, tremper leur lèvre sans boire et ne pas parler de leur abstinence. Le savoir-vivre, ce n’est pas se singulariser en « culpabilisant » autrui ».

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Rendez-vous pour les séances de contes à la Maison de Balzac :
la canne d’Honoré le mercredi 7 mai à 14h

la canne d'Honoré de Balzac