Archives du mot-clé Vu dans les médias

2 Juin
2019
Louis Braille, une vie modeste et si brillante !

Tout le monde connait la méthode de lecture, beaucoup ignore la vie du jeune Louis Braille, devenue aveugle accidentellement à 3 ans. Ce livre lève le voile.  Avec émotion et tendresse.

L’auteur Hélène Jousse, sculpteur, psychologue et écrivain, s’est lancée dans l’aventure : écrire un livre sur ce jeune aveugle génial et intelligent qui a force de travail et de ténacité, mit au point une lecture rapide appelée le braille.

Né en 1819 à Coupvray, guère loin de Meaux, Louis Braille a un père bourrelier et une mère paysanne. A trois ans, il s’essaye avec passion aux gestes vus chez son père pour percer le cuir d’un harnais et l’irréparable arrive : la pointe acéré du poinçon perfore son œil.

Ainsi bascule un destin et Louis mettra sa vie, son intelligence, son courage a inventé un système de lecture pour aveugle.

Hélène Jousse a découvert Louis Braille par l’intermédiaire d’un aveugle venu lui demander son aide pour apprendre à sculpter. « Les mains de Louis Braille » son premier roman, va sortir, peu à peu, de son esprit, fondé sur la vie réelle du jeune aveugle génial doublé d’une incursion dans le monde du XXIe siècle. Cette alternance va donner dynamisme et incarnation à l’histoire.

Ecrit avec délicatesse et poésie, ce livre est tout emprunt d’émotion quand il raconte la vie du jeune homme dans son Institut royal des jeunes aveugles confronté à la méchanceté d’un directeur, à la solidarité entre jeunes aveugles, à leur désir de vivre, à la tuberculose qui ronge les poumons dans cet établissement humide et insalubre.

Laissons à chacun la chance de découvrir cette vie unique grâce à la magie du verbe en cet excellent ouvrage.

Les Mains de Louis Braille, par Hélène Jousse chez JC Lattès, 19 €.

21 Mai
2019
Le tableau qui vieillissait à la place du sujet.

On connait le mythe de Faust qui pactise avec le diable, ici l’éternelle jeunesse est tout l’enjeu et le portrait du beau Dorian prend au fil des ans, sa laideur et ses rides « fruits » de son horreur moral. A voir sans tarder.

photo Ben Dumas.

    Il est beau, il est riche, il est charmant, il séduit hommes et femmes. Son portrait, peint par un artiste tombé sous son charme, est magnifique, à l’image du modèle, Dorian Gray. Las, le gentil héros va tomber sous la coupe d’un immoral lord anglais qui le fera mener une vie de débauche et de stupre.
Nous sommes à la fin du XIX e siècle en Angleterre, Oscar Wilde, au faîte de sa gloire, écrit son roman en 1890, quelques temps avant d’être emprisonné pour homosexualité.

Le metteur en scène Thomas le Douarec fait gentiment monter la tension, peu à peu les personnages se révèlent dans leur noirceur ou leur bonté.

photo Ben Dumas.

Le peintre qui pressent la mauvaise influence du lord sur son ami, la jeune fille pure follement amoureuse mais abandonnée qui ne pourra résister à la solution du suicide, la duchesse dépravée qui prendra la balle destinée à Dorian Gray…

Chacun joue admirablement sa partition, dans la sensibilité et l’expression tragique qui doucement avancent. Et le tableau, peu à peu, prend la vilénie du bel homme. Jusqu’au dénouement fatal !

Fascinant, captivant, vénéneux et brillant… décidément le drame ultime va éclater, la morale est sauve !photo Ben Dumas.

 

Www.theatrelabruyere.com

23 Jan
2019
Voyage au bout de la nuit : une quête d’absolu !

Le Lucernaire donne en ce moment un spectacle fort, dense, étonnant, Voyage au bout de la nuit, porté par un seul homme, saisissant de vérité !

Bardamu, incarné par Franck Desmedt seul sur scène, raconte sa vie avec sur la figure, dans ses expressions et dans sa gestuelle ses expériences vécues. La guerre de 14, l’Afrique du Nord et le colonialisme, les Etats-Unis des années trente…Et nous sommes saisis.

Saisis par sa voix nette ou sourde, ses accents variés selon les moments de vie racontés, selon ses souffrances, ses joies, ses rencontres..

Saisis par ses mouvements, ses gestes, sa façon de se mouvoir sur la scène qu’il habite entièrement.

Saisi par ses yeux clairs et pénétrants, ses regards intenses, presque d’un illuminé, forme d’insistance accentuée encore par la chaleur qu’il dégage de sa vêture.

Bref, cette recherche d’absolue vécue en direct par les spectateurs, cette recherche de vérité à travers le Voyage nous entraine dans une descente en « eau profonde » dans l’intimité de Bardamu, dans son âme, en profondeur.

Jusqu’à ce que du noir d’encre se lève une lumière douce et inattendue. La mise en scène du même acteur est magnifique et sert à merveille le texte adapté de Louis-Ferdinand Céline.

Une pièce drue, exigeante qui peut mettre mal à l’aise par moment, la preuve qu’on est touché, pari donc gagné !

Photos LOT.

Le Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris

Réservation : internet : www.lucernaire.fr,

téléphone : 01 45 44 57 34 et sur place.