27 Fév
2025
l’Art contemporain, sous contrôle ?

 Que voila un ouvrage dense, documenté, effrayant par instant, par ces révélations d’un auteur qui vit dans l’art et par l’art. Aude de Kerros est en effet peintre et graveur doublée de talent d’auteur et  d’essayiste. Après quelques livres éclatants sur le sujet, dont «  l’ Imposture de l’Art contemporain » et « l’Art caché enfin dévoilé », elle enfonce le clou en révélant le pouvoir de l’Art contemporain comme acteur des relations internationales.

       « Que voit-on de l’art à l’échelle mondiale ? Une image qui saute aux yeux, qui fait le tour du monde comme l’éclair et accompagne un chiffre record » dixit l’auteur qui réfléchit au destin de l’art, traité désormais « comme un produit » qu’il soit « ancien », « moderne » ou « contemporain ». Elle s’interroge, « en art, la globalisation impliquerait-elle un processus de « décivilisation » ? Aude de kerros prend l’exemple de la vente de « Salvator Mundi » reconnu par certains experts, mais pas par tous, comme de la main du maitre Leonard de Vinci, vendu par le département Art contemporain dans sa vente d’automne, la plus prestigieuse  à New York, afin d’utiliser un public non cultivé.  La promotion marketing fut intense et internationale, et la cote a atteint le chiffre spectaculaire et record de 400,3 millions de dollars. L’authentification avait pourtant été  contestée par une conservatrice en chef du MET spécialiste reconnue du maître !

Le jeu des salles des ventes

Saviez-vous que les salles des ventes internationales jouent désormais sur la confusions des genres, proposant à une clientèle plus nombreuses et multiculturelles, des oeuvres d’art des trois départements, ancien, moderne et contemporain. Les collectionneurs « d’avant » étaient anglo-saxons, européens, riches et cultivés. Pour la nouvelle vague, encore beaucoup plus riche, le mot « art » n’a plus le même sens. Les salles des ventes leur proposent donc « de » l’oeuvre d’art au sac à main, motos, voitures, montres de collection…tout est bon pour la satisfaire ! Ainsi l’Art contemporain est devenu fourre-tout de tous concepts, d’art, mode, design…un produit de vente adapté à un marché, permettant une circulation monétaire fluide.

Trois questions à l’auteur, Aude de Kerros

Et l’Intelligence artificielle ces implications dans le marché de l’Art ?

L’Intelligence Artificielle, IA,  permet un changement de rapport de force et de pouvoir. Utiliser ce nouvel apport technologique rapproche l ‘offre et la demande sur l’ensemble du marché. Un gros travail de sémantique rigoureux pour classer, identifier, certifier chaque oeuvre en tenant compte de l’immense diversité de la création, a été fait qui permet d’entrer dans la complexité des oeuvres et de détecter l’apparition de courants différents. Une démarche qui remet en cause l’art officiel, financier et hégémonique. L’artiste récupère sa liberté grâce à cette technologie qui facilite un marché modeste ou moyen devenu visible, authentifié et traçable.

Qu’en est-il du marché sur internet ?

Pour la première fois, se trouve réunis sur l’écran, l’Art officiel et l’art non estampillé, libre, créatif, international lui aussi mais à prix moyens ou bas fondés sur l’offre et la demande. L’Art contemporain s’est trouvé réduit aux dimensions du rectangle 16/9, entrant dans l’ombre de l’écran. Un espace intime peu adapté qui nuit au prestige  des produits financiers, mythiques, intellectuels, transgressifs et moralisateurs…Sans concept ni discours, le produit prend le risque de se voir en un clic, rejeter ! Et oui, tout l’art visible sur les écrans numériques est confronté à la comparaison: le danger est grand d’éveiller l’esprit critique et le jugement personnel !

Souriez, vous êtes manipulés !

Pour inciter à l’achat sur Internet, il faut captiver l’éventuel acheteur qui baguenaude sur la toile, flânant, comparant, choisissant.. mais les stratégies de vente habituelles de l’Art contemporain  étant totalement inadaptés à ce médium, il était urgent de les customiser en leur donnant un « ressenti » de peinture, en réduisant, entre autre, le discours conceptuel au format d’un simple titre. Il a donc fallu élaborer une stratégie sémantique capable de semer une confusion cognitive sur le nouveau produit  devenu mi-peinture mi-concept. Un nouveau vocabulaire apparait donc en l’espace d’une année, le, mot « pièce » disparait au profit d’ «  oeuvre » , « peinture », « sculpture »..Ces mots, anciennement diabolisés, sont repris par les journalistes et les critiques, ils rhabillent l’art conceptuel. En introduisant  discrètement quelques peintures de bonne facture, esthétiques même, les galiéristes et marchands veulent ainsi combattre une certaine lassitude des collectionneurs pour les oeuvres conceptuelles trop répétitives, froides, trash..Attention cependant de réintroduire peinture et esthétique qu’avec mesure, trop nombreuses, elles pourraient mettre en danger la valeur établie d’un demi-siècle de production d’Art contemporain officiel

  Vraiment un ouvrage à lire, passionnant, très bien écrit, qui découvre les dessous pas toujours reluisants, des ventes de produits d’art contemporain.

Art contemporain, Manipulation et géopolitique, chronique d’une domination économique et culturelle, par Aude de Kerros, Eyrolles poche, 8,90 €

16 Fév
2025
Et la cathédrale revivra !

L’histoire de la Cathédrale est étroitement liée à l’Histoire de France. Construite au XIIe siècle sur l’île  de la Cité, modifiée au XVIIIe siècle puis restaurée au XIXe siècle, elle est le symbole du culte chrétien à Paris au cours des siècles.

Au IVe siècle, avec l’avènement de Clovis, Paris devient « capitale » chrétienne du royaume des Francs. 

La première cathédrale, baptisée cathédrale saint Etienne  est bâtie au VIe siècle. L’essor de la ville débute au XIIe siècle après les invasions normandes. La ville prospère, elle devient un lieu d’échanges artistiques et intellectuels, dotée de collèges et d’une université de philosophie et de théologie. Notre Dame de Paris, édifiée sur l’ile de la Cité, est le haut lieu de la chrétienté 

            Parallèlement, les croisades vers Jérusalem et les pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle déplacent des milliers de fidèles sur les chemins. Notre-Dame de Paris est une étape incontournable pour franchir la Seine. De fait, les fidèles affluent dans le quartier de la cité. Ils génèrent de l’activité commerciale et des offrandes pour le culte. Dans ce contexte, Monseigneur Maurice de Sully, évêque de Paris, entreprend la construction d’une nouvelle et vaste cathédrale pour accueillir les fidèles. Au XIIIe siècle, la population de Paris double.

    Saint Louis ramène de Jérusalem les reliques de la Passion du Christ. Ces précieuses reliques  arrivent à Paris en 1239 où le roi les porte en procession dans Notre-Dame. Ces reliques seront ensuite conservées dans la Sainte-Chapelle jusqu’à la Révolution. Elles rejoindront le trésor de Notre-Dame en 1806.

    La cathédrale s’agrandit et se modifie pour devenir un modèle de l’architecture religieuse. Durant la Renaissance, les goûts évoluent, son attrait est délaissé. Au XVIIe siècle, par le vœu de Louis XIII, le royaume se place sous la protection de la Vierge et promet un nouveau maître-autel pour la cathédrale – qui sera réalisé par son fils, Louis XIV. De grands aménagements ont lieu au XVIIIe siècle. 

      Malmenée par les intempéries et la Révolution, la cathédrale menace de s’effondrer au XIXe siècle. Portée par un regain de popularité grâce à l’ouvrage « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo, l’État décide des travaux de restauration. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991, la cathédrale est un haut lieu du culte chrétien et le monument le plus visité de France en 2018.

A la suite de l’incendie du 15 avril 2019, qui détruit la charpente médiévale et la flèche de la cathédrale, un important chantier de restauration est mené. Enfin le 8 décembre 2024,  la cathédrale s’ouvre enfin aux visiteurs. Paris revit !

13 Déc
2024
Vins de rêve signés Vidal-Fleury pour fêter Noël en beauté

Depuis plus de deux siècles la Maison Vidal-Fleury, une des plus anciennes de cette région,  règne au coeur du vignoble de Côte-Rôtie. Elle met toutes ses compétences au service de la production du vin, depuis le soin du raisin, jusqu’à la vinification, l’élevage, la mise en bouteille, le vieillissement. Pour accompagner vos plats festifs, découvrez vite l’étendue de la gamme de ses vins.

      Négociant-éleveur, la Maison Vidal-Fleury propose 19 appellations aux trois couleurs, et parmi les plus fastueuses ! Songez-y : Côte-Rôtie, Condrieu, Saint-Joseph, Cornas, Hermitage et Crozes-Hermitage pour les appellations du Nord. Quand au Sud, vous apprécierez les Châteauneuf-du-Pape, Vacqueyras, Gigondas, Tavel, Côtes du Rhône-Villages, muscat de Beaumes de Venise…

Les fleurons de la Maison Vidal-Fleury

Un des joyaux, la Côte-Rôtie Brune et Blonde (95% Syrah et 5% Viognier), est produite sur la rive droite du Rhône: la Côte-Rôtie associe la structure de la côte brune aux arômes de la côte blonde. C’est l’appellation septentrionale de la Vallée du Rhône, là où le vignoble est implanté sur des terrasses qui peuvent s’avérer très étroites. Cette cuvée est fondue, élégante et minérale, harmonieuse entre des tannins soyeux, richesse et fraicheur….

  La Maison, son histoire…

        Joseph Vidal fonde la Maison en 1781, sur la commune de Tupin et Semons au sud de Lyon, au coeur du vignoble le plus prestigieux du Rhône. Talent et travail poussent vite l’entreprise vers le succès, grâce notamment aux échanges avec l’Amérique. Thomas Jefferson, alors ambassadeur des Etats-Unis en France visite le domaine en 1787. Quelques temps après, Gustave Vidal épouse une demoiselle Fleury,  renouvelant ainsi le nom de la Maison qui devient Vidal-Fleury.  La dot de la jeune  épousée permet de replanter les vignes décimées par les assauts ravageurs du phylloxéra.   Les guerres, le manque de main d’oeuvre qualifiée, des plantations maraichères…la Maison Vidal Fleury connait ensuite pendant  quelques années, un creux bien dommageable.  Mais elle renait de ses cendres au milieu du XXe siècle, quand en 1984, elle est cédée à la famille Guigal. Une suite logique et heureuse, les deux maisons ayant toujours travaillées ensemble car Vidal Fleury est gérée en toute indépendance par Antoine Dupré.

 Nous dégustons le Condrieu 

       Robe pâle bien brillante, nez sur le fruit (abricot, mirabelle) avec une touche noisette, amande. La bouche est vive, animée d’une douce puissance ! Structure qui lui confère une persistance heureuse sur le palais. Dégustez-le avec des huitres cuisinées, un tartare de crevettes aux agrumes, des poissons nobles en sauce et même un fromage de chèvre un peu sec. Peut attendre en cave 5 à 8 ans pour une saveur optimum.

Châteauneuf du Pape blanc, grand blanc sec, aux arômes de fleurs blanches. L’attaque est vive sur le palais, la sensation presque acidulée avec une touche de douceur miellée et noisetée. Ce vin magnifique s’appréciera à 11 ° avec un turbot rose à l’arête, quelques grains de caviar sur une pomme de terre ratte et même un rôti de veau sous la mère.. Il se conserve aussi 10 ans.

Crozes-Hermitage blanc à 95% Marsanne, 5% Roussanne, son nez est très floral avec des arômes de pêches blanches que l’on retrouve en bouche; une note presque saline, grillée, de miel se prolonge sur le palais. Servez-le entre 10 et 11° à l’apéritif avec des dés de comté vieux.

Avec la cannette snackée, croûte d’épice et jus à l’ail, panais rôti..

       Un Côte-Rôtie Côte Blonde la Chatillonne 2019, joyau de la gamme, sur un terroir  de sable argileux situé au Sud-Ouest, ce vin offre un nez complexe et très soutenu de fruits rouges et d’épices, comme poivre et muscade. Structure tannique sur le palais qui se fond dans une rondeur et une élégance bien venues. Ce vin à la fois intense et en même temps très fin sera à l’honneur avec pintade, chapon ou filet. Servez-le à température ou légèrement rafraîchi, à 16 ou 17°C. Il pourra aussi se bonifier quelques années en cave tempérée.

Et encore 

Condrieu 2021 33 €

Côtes-Rotie Côte Blonde la Chatillonne 2019, 87,84 €

Côtes du Rhône blanc 2023, 7,45 € vif, frais, très agréable avec huitres fine de claire,  chèvre sec..

Saint-Péray 2023, 17,04 € : floral d’un bel équilibre, longueur en bouche, à servir à 10° avec un turbot, une raie au beur blanc..

Gigondas 2021, 19,60€, corsé, assez puissant à servir avec daube, joue de boeuf en sauce..

Crozes-Hermitage rouge 2022, 16,20 €, intense, épicé avec gibiers, pot au feu..

Saint-Joseph rouge 2021, 19,56 €, tannins souples et ronds, avec terrine, gratin, filet de boeuf..

Cornas 2021, 28,10 €, capiteux, équilibré, avec rôti de biche, sanglier, plat en sauce, à température. 

Hermitage 2022, 45 €, puissant et fin à la fin, un grand vin  à déguster avec navarin, pintade, dinde..

Côte-Rotie Brune et Blonde 2021, 53,40€ grande finesse, complexité est longueur en bouche, un régal avec du filet de boeufs aux girolles, canette…