3 Mai
2024
Coteaux du Vendômois, vive le Gris !

Le Gris du Vendômois mérite d’être mieux connu, et encore plus à l’approche des beaux jours. Fraicheur, finesse et finale délicatement poivrée sont quelques unes des belles vertus d’un vin de l’été à déguster sous la tonnelle , olé !

 

Ce vin rosé, joliment nommé Montagne Blanche de la famille des Gris du Vendômois, est issu à 100% du Pineau d’Aunis, un cépage qui se développe depuis le début du XXe siècle dans cette région du Vendômois.

Sa couleur est rosée, pâle et délicate. Son nez de fruits rouges comme la fraise s’associe à une touche floral avec en coin, un parfum poivré. Vous apprécierez la fraicheur de son attaque marquée par la mandarine sur le palais, suivie de notes de mangue et fruits mûrs. Une rondeur qui donne une belle ampleur. Sa complexité favorise sa longueur sur le palais.

Comment le déguster ?

Cette Montagne Blanche se dégustera à l’apéritif avec des crevettes épicées des sushis tout frais. A table, servez-le entre 8 et 10°C avec une cassolette de Saint-Jacques aux agrumes, du saumon cru mariné au citron et petites herbes, une tajine de poulet aux épices. Une tarte aux agrumes, une salade de fruits exotiques arrosée d’un trait de Montagne Blanche.

Les Vignerons du Vendômois, 60 av du Petit Thouars, 41100 Villiers sur Loir, caveduvendomois@wanadoo.fr

3 Mai
2024
Bel hommage à la marche


« En Marchant », joli titre, doux comme une petite musique évoquant le balancier du marcheur posant un pas devant l’autre, à son rythme, dans la France des chemins qu’on aime tant.

L’auteur, homme de lettre, met des mots poétiques et philosophiques sur son amour de la marche !

Patrick Tudoret marche souvent et partout, dans Paris qu’il arpente le nez en l’air, sur les sentes du Vendômois qui lui est cher, dans les forêts solognotes ou sur le fameux Chemin de Compostelle.
Il en tire des réflexions profondes, amusantes ou philosophiques.

« Si tu n’arrives pas à penser marche. Si tu penses trop, marche. Si tu penses mal, marche encore » écrit Giono, tout est dit ! Et l’auteur de rappeler que beaucoup des plus grands penseurs ont aussi été des marcheurs. Le lecteur se promène avec l’auteur, pris par la main. La promenade est autant physique avec les pieds qu’intellectuelle avec l’esprit pris en état de vagabondage.

Son « éloge du mouvement et de la liberté libre » inciterait les plus frileux ou les plus hésitants par la magie de son verbe, à se mettre en route  ! « Dans la splendeur faite paysage, comme dans le moutonnement infini des collines de Toscane, sur les berges du lac de Côme, du lac Majeur ou à Sirmione, sur le lac de Garde…dans tant de lieux sublimes que j’aurais eu la chance de boire du regard, le moindre manquement a des airs de profanations. »

Du randonneur au pèlerin

L’auteur sait aussi magnifiquement expliqué le basculement de l’état de randonneur, l’oeil en éveil centré sur le chemin tortueux, à celui de pèlerin le regard porté au loin, vers le ciel et l’infini, dans cet état où le vertical supplante l’horizontal. Car, un des fruits nombreux de cette activité, la marche nous transcende et nous porte à l’essentiel de nos vies.

Patrick Tudoret sait aussi vanter la marche urbaine, moins courue que l’autre et pourtant riche aussi de belles rencontres.

Bref, pas après pas, chapitre après chapitre, on se laisse envouter et l’appel irrésistible à se mettre en mouvement vous emporte. Il faut lire ce petit ouvrage, riche de promesses à qui sait l’ouvrir.

En marchant, petite rhétorique itinérante, de patrick Tudoret,

Mon Poche, 7,90 €

2 Avr
2024
Le Régent, un prince pour les Lumières

Que voilà un beau livre ! Déjà dans sa forme et bien sûr dans ce qu’il apporte de nouveau au sujet ! Sorti de l’ombre par la plume de l’historien Thierry Sarmant, le Régent n’a gouverné que 8 ans de 1715 à 1723, pris entre deux époques le Grand Siècle et les Lumières.

L’auteur, Thierry Sarmant, conservateur général du patrimoine aux Archives nationales, nous fait entrer avec précision dans l’histoire du régent, fils du duc d’Anjou, né sept ans après Louis XIV en 1640. Monsieur, nom du frère du roi, se marie en 1661 avec Henriette d’Angleterre, une alliance prestigieuse. Il reçoit alors l’apanage d’Orléans, soit les duchés d’Orléans, Valois, Chartres et la seigneurie de Montargis. Il change alors le titre de duc d’Anjou pour celui de duc d’Orléans et reçoit également la jouissance du Palais-Royal.
Monsieur, en dix ans de mariage, a cinq enfants, dont deux filles qui survécurent, Marie-Louise d’Orléans reine d’Espagne en 1679 et Anne-Marie d’Orléans, duchesse de Savoie en 1684.

Bientôt, Henriette, duchesse d’Orléans, meurt à 26 ans, brusquement, sans doute d’une péritonite.
Malgré ses préférences sensuelles (plus attiré par les hommes) le roi Louis XIV et ses ministres lui organisent un second mariage à visée politique avec une jeune-fille âgée de 19 ans Elisabeth-Charlotte du Rhin ou de Bavière, fille de l’électeur Palatin. Appelée Madame Palatine, elle était aussi différente que possible de son mari : aimant la chasse qu’il détestait, aussi masculine qu’il était féminin, toujours protestante dans le fond de son coeur quand il était catholique.

Et vint le futur Régent

Monsieur eut trois enfants avec la Palatine, le premier mort à trois ans, un an après Philippe, titré duc de Chartres, futur Régent, puis une fille, prénommée Elisabeth-Charlotte.

A l’âge de 17 ans, le duc de Chartres participe à sa première campagne en 1691 où il tient honorablement son rang sur le champs de bataille . Il se distingua par sa générosité et sa bienveillance avec autrui. Louis XIV souhaita marier son neveu avec une de ses filles légitimées, Mademoiselle de Blois fille de Madame de Montespan, malgré l’opposition de la Palatine, outrée de cette union avec une batarde. Ce mariage, qui ne fut pas heureux, donna huit enfants entre 1692 et 1716.

Peu à peu, le duc de Chartres s’intéresse aux sciences occultes, à la chimie comme à l’alchimie. Il s’adonne au libertinage, affichant ses désordres. Le duc de Chartres perd son père en 1701, devenant ainsi duc d’Orléans avec tous les avantages afférant.

1715, le Régent

A la mort de son beau-père et oncle en septembre 1715, le duc d’Orléans devient Régent. Il ne chercha pas à prendre la place du futur Louis XV son cousin dont il se considérait comme son mentor. A partir de l’automne 1719, le Régent ne cessa jamais de lui témoigner les égards dus à son souverain, relate abondamment Thiery Sarmant… Mais, nous vous laissons désormais découvrir son récit fort documenté, sur la vie du Régent au côté du futur Louis XV puis sa mort en 1723.

Le Régent, un prince pour les Lumières, Perrin Bibliothéque Nationale de France, 25 €