11 Avr
2022
Au Petit Palais, Giovanni Boldini, maître de l’élégance


           Son trait de peinture est inimitable ! Il joue des formes, des tissus, des silhouettes à grands coups de pinceaux, virevoltants, rapides,  entrainés. Lui c’est Boldini, un italien, virtuose de la peinture arrivé en France vers 1870.

Il nous enchante par le mouvement, l’agilité, l’élégance qu’il donne à ses portraits, ses scènes de vie intérieure ! Mais qui est Giovanni Boldini ? Né en 1842, à Ferrare en Italie, d’une famille nombreuse, il est initié à la peinture par son père peintre et restaurateur. Très vite repéré par son talent, il s’installe à Florence pour compléter ses études. Au contact du groupe des Macchiaioli, peintres influencés par les impressionnistes qui préconisent la fraicheur et l’instant, il fait ses classes, se liant avec  les peintres influents de l’époque.

 

A Paris en 1867, il voit l’Exposition universelle, connaît Edgard Degas, Edouard Manet, Sisley, Caillebotte et admire Jean-Baptiste Corot. Il s’installe enfin, à Paris en 1872, prend un atelier place Pigalle, travaillant avec le marchand d’art Adolphe Goupil. C’est à ce moment qu’il commence à portraiturer le Tout-Paris, expose au Salon et vend ses tableaux très avantageusement.

C’est par ses rencontres d’artistes européens, ses voyages nombreux en Hollande, en Espagne, au Maroc et ailleurs qu’il puise une forme d’inspiration dans sa peinture. Il retourne ponctuellement en Italie comme à Florence où il réalise son autoportrait pour la Galerie des Offices. Au début du XXe siècle, il produit nombre de portraits et paysages. Puis, sa vue s’affaiblit, il meurt en janvier 1931, laissant des œuvres figurants dans les plus grands musées du monde, comme au Metropolitain à New York, la National Gallery à Londres, le Musée d’Orsay à Paris…

Son œuvre

150 peintures, dessins, quelques robes du soir et accessoires de mode sont présentées également. A travers ses oeuvres, on découvre un Boldini non seulement portraitiste chic et mondain, mais aussi un  artiste plus secret, original, à contre-courant d’un mouvement avant-garde tout en restant moderne. Car il savait travailler  discrètement et explorer d’autres facettes de la peinture.

Par ses relations, ses amis, il met en scène cocottes comme duchesses, grande bourgeoise ou paysanne au potager, sans oublier des portraits d’hommes du monde, voir son célèbre portrait du comte Robert de Montesquiou.

 

Son grand ami Sem, caricaturiste célébrissimme aussi en son temps, décrit à merveille son style :

« Ses femmes crispées, arquées, retournées sur des sofas de satin blanc, nacrés comme des ventres de poisson, ont des torsions de truites au bleu au sortir de l’eau bouillante. »

Bref, lisez Proust et courez voir l’exposition Boldini, vous passez un moment exaltant.

Boldini au Petit Palais, du 29 mars au 24 juillet 2022.

4 Avr
2022
Vins sur le vif

Pâques bientôt après ce Carême de quarante jours, la  Résurrection triomphe ! Ce dimanche de Pâques nous fêtons dignement l’événement autour de mets choisis et de vins affriolants. En voici une sélection aux deux couleurs avec quelques bulles dorées !

Le champagne blanc incarne la pureté et l’élégance pour initier la rencontre en famille. Le rosé, complexe et pâle, s’alliera à merveille aux entrées du repas. Le blanc, un bordeaux bien élevé, rehaussera la chair nacrée du poisson.

Madame est servie.



Les invités, la famille  arrivent, vite les bouchons sautent ! Ayala Brut Nature, nous enchante les papilles de sa  pureté. A 45% chardonnay, 35% pinot noir et 20% pinot meunier, ce champagne sans dosage, est doucement vieillit  en cave, pendant 4 ans. Le temps façonnant les meilleures choses,  permet aux raisins issus d’excellents crus de la Champagne, de révéler leur qualité. Résultat, une robe dorée aux reflets argentés, un nez iodé aux notes de pamplemousse et citron, à la bouche nette, tendue, à la saveur de poire et pamplemousse. Servez ce vin ciselé avec des bouchées marines d’œufs de truite, des bulots, poulpes assaisonnées, et même des toasts au foie gras.

Poursuivons avec un rosé de grande classe

Ce côtes de Provence rosé Minuty Prestige, réunit des cépages locaux, chacun précieux pour servir la saveur du vin: une syrah qui donne la complexité aromatique, un grenache pour l’élégance,  le cinsault pour la fraicheur, enfin le rolle , cépage blanc, bien utile pour la touche minérale.

Résultat, un vin à la robe claire, bien  brillante, aux arômes d’oranges sanguines, de fruits rouges comme groseille, framboise. En bouche, vous serez séduit par le rappel de fruits rouges et d’agrumes, rafraichie par la touche iodée en finale. Un vin franc et net, sur la fraicheur à déguster avec la cuisine pascale, des huitres juste sorties de l’eau, des poissons grillés ou en ceviche, des chèvres un peu secs. Servez ce Minuty Prestige aux alentours de 10°C.

Après les entrées marines, servez donc un noble poisson à chair blanche comme un saint-pierre, turbot ou une sole. Pour servir sa chair fondante et nacrée, ouvrez un Alto de Cantenac Brown, vin de gastronome. Sa robe or, son expression aromatique portée sur les notes  de fruit de la passion, mangue ou ananas magnifient une bouche ronde, aux arômes beurrés de fruits murs et de brioche. La touche fraiche, minérale se fait vibrante en fin de bouche pour s’allier à la chair du poisson. Magnifique accord !

  • Ayala Brut Nature, chez les cavistes, 38,90 €
  • Minuty Prestige 2021, 18,50 €
  • Alto de Cantenac Brown 2019, chez les cavistes, 23,50 €

 

20 Mar
2022
« Vieux con », un one man show jubilatoire

 


         On rit et on sourit, on s’esclaffe et on s’étonne, on est d’accord et on on réfléchit…bref, le spectacle de Christophe Alévêque vaut le détour ! Courrez-y sans perdre votre temps.

Tout de go, l’acteur nous annonce vouloir décrire à son jeune fiston âgé de deux ans, le monde dans le quel il vit et lui vivra. Vaste programme… pour ce faire, il use de toutes les ficelles de son art : grosse voix, larges gestes pour affirmer sa pensée et même vieux film des années 70… Ce sera le fil rouge de son récit.

Un retour sur ce qu’on a vécu pendant le confinement avec une stupéfaction bien vue sur ce que les Français ont accepté sans broncher, tourner avec dérision et bon sens, on éclate de rire devant les mimiques, les jeux de scène, les bons mots. Un constat sur cette vie d’aujourd’hui décrite comme aseptisée, lisse, conventionnelle, ennuyeuse évidemment, on opine du chef …Le comédien s’épanouie dans une gestuelle parfaite, drôle et bien ajustée avec un fond musical. Rythme et enchainements sont bien rodés, oui nous sommes tous devenus de « vieux cons » et c’est bien triste !

Différence

Christophe Alévêque, à la lumière de la crise sanitaire, établit un distingo entre le vieux con d’avant, conservateur, réactionnaire et celui d’aujourd’hui. Ce « con » la est un résistant. Car la vague de la bien-pensance a fait basculer le libre-penseur dans le camp des vieux cons, celui-la s’exprime librement, sans se censurer. Et c’est le pari bien réussi du comédien-écrivain qui veut que vive la liberté d’expression. Et nous avec ! Fort de son idée, il a même créé un club des « Vieux Cons Modernes » qui compte en un mois, déjà mille adhérents.

Bonne tête

Avec ses moustaches blanches et son sourire malicieux, Christophe Alévêque ne nous lâche pas de son spectacle rondement mené, créé pendant le confinement. Le « gars » a de la bouteille, qui débute en 1988 dans les Stagiaires. En 1991, il monte son premier spectacle avec Philippe Sohier, fidèle complice, qui met en scène son spectacle actuel. Il intègre l’équipe de Laurent Ruquier, collabore avec Michel Drucker, Ardisson…Il monte sur la scène du théâtre du Rond-Point en 2009 avec Super Rebelle où il enchainera les spectacles.

Allez le découvrir sans tarder, vous prendrez un grand bol de rire et c’est bien plaisant par les temps actuels !

Théâtre du Rond-Pont, « Vieux Con », écrit et joué par Christophe Alévêque, mis en scène par Philippe Sohier jusqu’au 3 avril, tel : 01 44 95 98 21. Pour adhérer gratuitement au club des Vieux Cons Modernes, envoyez vos coordonnées actuelles à clubdesvieuxcons@gmail.com