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12 Mai
2021
Un livre révélateur à lire absolument pour ceux qui aiment l’Art sans savoir !

Un livre révélateur à lire absolument pour ceux qui aiment l’Art sans savoir !

       L’Art en France serait-il la « chose » du ministère de la Culture qui en fait un art officiel, reconnu, fermé, réservé à quelques artistes dument sélectionnés, excluant les autres.  Comment, pourquoi, par qui ? Aude de Kerros, artiste peintre et graveur signe un livre dru, documenté, vécu qui révèle la vérité.
            C’est un livre à découvrir et à partager pour savoir le dessous des cartes de l’art en France. Aude de Kérros, peintre, graveur, essayiste,  nous décrypte comment le ministère de la Culture contribue à fabriquer un « art contemporain mué en produit financier ». Entre réseau, marché et décision publique réservé exclusivement  au profit d’investisseurs et d’auteurs, loin de la majorité des artistes, oubliés et bafoués. On découvre comment les prix de l’Art Contemporain s’envole vers des sommets tout à fait exorbitant  et simultanément, l’illusion d’art disparaît. Où est passé l’art s’interroge Aude de Kerros et « combien de temps une utopie financière peut-elle durer ? »

          L’auteur explique par une analyse fouillée de l’Art Contemporain ou AC, cette véritable compromission avec la finance et le pouvoir. Une enquête passionnante pour ouvrir les yeux sur un vrai scandale.

       Aude de kerros, vibrante auteur, fut lauréate du prix Adolphe-Boschot de la critique d’art e, 2012, elle publie souvent des articles  de  décryptage sur l’art contemporain et sur l’art. Elle a écrit également « l’Art caché et art contemporain : manipulation et géopolitique » chez Eyrolles.



Interview d’Aude de Kerros par Jack Moyal

https://www.youtube.com/watch?v=oxCulpPrfGc

Trois questions à Aude de KERROS :

 Pour quelles raisons taxer l’art contemporain d’«imposture», user du terme «utopie» à son sujet ? 

Je renvoie aux définitions d’imposture -tromperie de qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas- et d’utopie -construction imaginaire ou conception qui paraît irréalisable- proposées par le « Larousse » ou le « Robert ».

Ce que l’on désigne couramment par le vocable d’ »Art contemporain » ne reflète pas toute la production artistique de notre époque, loin de là. L’appellation correspond à un label estampillant un courant parmi d’autres de la création: l’art conceptuel. Il a été choisi par le haut marché comme produit artistique à destination planétaire pour son caractère sériel, reproductible, peu identitaire. L’administration culturelle française en a fait l’art officiel de la République. Ses «inspecteurs de la création», ses conservateurs et universitaires décident de ce qui est de l’art et de ce qui n’en est pas, et ne distinguent plus très bien les frontières entre secteur Public et secteur privé.

L’art conceptuel -apparu dans les années soixante- s’est en effet imposé à partir des années quatre-vingts en tant que seule pratique «contemporaine» légitime, avant de devenir, à la fin de la décennie quatre-vingt-dix, un « financial art » globalisé.  Les œuvres sont devenues sérielles,  avec des produits d’appel haut de gamme pouvant atteindre des cotes astronomiques, déclinées en marchandise industrielle aux quantités et formats  divers, adaptés à tous les budgets. L’arbitraire des réseaux de collectionneurs qui en fabriquent la valeur remplace les critères et repères intelligibles de la valeur artistique. L’hyper-visibilité de ces produits, qui résulte de plans marketing et de communication, occulte les nombreux autres visages -« cachés »- de la création d’aujourd’hui, aussi divers que méconnus.

Afin de ne pas ajouter à la confusion -et par souci de clarté du propos-, je m’efforce au fil des pages de distinguer sémantiquement « Art contemporain » et « Art » tout court.

Quels « moments » marquants, emblématiques, identifiez-vous dans la genèse du système ainsi décrit ? 

Je fais remonter le récit à l’automne 2008, au moment de l’effondrement des marchés financiers,  là où je l’ai laissé dans L’Art caché. Je relate de quelles manières, dans le contexte de la crise bancaire et financière, les divers acteurs du marché de l’art ont volé au secours de la cote d’un art contemporain florissant « worldwide » : Investissement de Paris par les succursales des galeries new-yorkaises, facilitation par l’administration culturelle de l’accès aux lieux patrimoniaux de prestige et de mémoire, étapes phares du tourisme culturel, à la notoriété planétaire. En peu de temps la capitale française a été instrumentalisée en showroom, en vitrine « écrin », procurant aux produits la caution institutionnelle prescriptrice, leur conférant prestige et « glamour », la valeur ajoutée made in France.

Le cas d’école représentatif de ces « liaisons dangereuses », endogames, tissées de conflits d’intérêts ou l’on ne distingue plus le Service Public et les intérêts privés est le premier dîner de gala, en 2008, donné au château de Versailles en l’honneur de Jeff Koons, réunissant le réseau qui fabrique la valeur : critiques, galeristes, experts et leaders d’opinion, collectionneurs amis, autour de François Pinault et de Jean-Jacques Aillagon alors en charge de Versailles, ancien ministre de la Culture, ancien employé de Pinault à la direction de sa collection privée au Palazzo Grassi à Venise.

 Quelles intentions et motivations ont présidé à votre démarche éditoriale ?

Moi-même artiste et observatrice attentive des tendances et évolutions de la création et des idées qui animent le milieu de l’art, je ne reconnais pas, dans ce que les médias renvoient sous l’étiquette « d’Art contemporain », ce que je perçois de la pratique de mes pairs, vus de la fenêtre de mon atelier. Je souhaite pour cette raison témoigner depuis ce point de vue peu connu sur notre époque, celui de l’artiste. J’aimerais que soit levé le voile sur l’étonnante vitalité, la liberté irréductible qui existe à l’ombre des écrans médiatiques et à l’écart du storytelling mainstream. Ils sont sous évalués et dépréciés uniquement parce qu’ils sont invisibles. Je désire faire justice à cette création non officielle et non cotée en contribuant, à mon échelle, à la faire connaître.

J’ai voulu aussi décrire le paysage extrêmement divers de la « dissidence », de ses figures, ses livres et écrits. Ces esprits libres font un travail de fond sur la critique cultivée et argumentée de « l’Art contemporain ». Ils sont de plus en plus visibles, grâce aux moyens d’information alternatifs.

Enfin, je partage mon indignation de citoyenne déplorant ce qui s’apparente à un détournement, à une captation de ressources budgétaires disponibles au titre de l’aide à la création, au bénéfice de spéculateurs internationaux, de marchands, d’artistes « vivant et travaillant » partout, sauf en France qui pourtant accueille traditionnellement tous les artistes du monde.

Je prends à témoin nos compatriotes de cette politique contre leurs intérêts – sans contrepartie – sans les avoir consultés – sans la moindre transparence – et donc contestable.

15 Mar
2021
La permaculture, quelle trouvaille !

        Petite surface, balcon, jardin de curé… tout est possible pour fleurir et embellir votre environnement avec  cette technique de culture qui séduit de plus en plus d’amateurs. La permaculture pour tous !

 

       Un guide  sur la permaculture aussi lumineux que facile et pédagogique, grâce à l’auteur Philippe Chavanne à l’écrit parfait et simplifié ! Il suffit de suivre et tout paraît limpide tant cet ouvrage clair et simple dans sa forme comme dans sa présentation agrémentée de photos affriolantes de  verdure, fleurs et fruits.

     Tout commence par un historique de la permaculture qui n’est pas qu’une technique mais aussi « une manière positive, éthique et durable d’envisager le monde » relate l’auteur. Dans les années 1930, un  économiste et géographe , Joseph Russel Smith publie un livre qui fera date «  Culture d’arbres, une agriculture permanente ». Il se base sur son expérience et son observation de la nature au gré des saisons, expérimentant divers système de culture dont des systèmes mixtes mêlant arbres et cultures sous leur ombrage.

Douze principes de base

      Et l’auteur de dérouler tous les principes qui régissent la permaculture : observation, collecte de l’énergie, obtenir des résultats, utiliser les ressources et services renouvelables…

Le tout sans engrais ni pesticides de synthèse.

       La permaculture est basée sur la réflexion et cela est passionnant: observer et agir avec en tête l’idée que tout est lié dans la nature. Ainsi, ne pas violenter la terre  avec des bêchages intensifs, au contraire travailler le sol avec souplesse  et légèreté.

      Une des régles édictées qui fera bien plaisir aux paresseux : «  travailler le sol un minimum et laisser faire la nature ».   L’auteur insiste également sur la biodiversité favorisée par l’apport tellement bénéfique des animaux. En associant vies végétales et vies animales, la nature s’en trouve beaucoup mieux !

Bref, cet ouvrage est une vraie mine d’informations pour réussir son jardin en permaculture.

Je m’initie à la permacultuee, spéciale balcons et petits jardins, guide visuel, par Philippe Chavanne, Editions Leduc, 20  euros.

17 Nov
2020
Le métier de mourir, le dernier roman de Jean-René van der Plaetsen

Une ode au métier de soldat, voilà le message sous-jacent à chaque page de ce roman qui tient en haleine d’un bout à l’autre. Un bel hommage à ceux dont le métier est de défendre autrui pour mourir dans l’Honneur.

Est-ce parce qu’il fut Casque bleu au Liban dans une autre vie que Jean-René van der Plaetsen, aujourd’hui directeur délégué au Figaro Magazine, nous livre ici ce magnifique roman dont l’action se situe au Sud Liban, dans un paysage magnifique de fin du monde, dans un environnement hostile où la tension monte à chaque instant ?

Sans doute.

L’histoire de la vie d’un soldat, Belleface, rompu au métier des armes, tout enfoncé dans une tristesse profonde  qui se remémore sa vie, par bribe, entre amour fou pour une jeune femme, faits d’armes en Asie, enfance heureuse en Pologne, fin tragique dans un camp de concentration de se famille…Et peu à peu émerge entre réflexion métaphysique sur le sens de la vie  et quotidien sur cette base israélienne, le mystère de cet homme. Et présent tout au long du livre, les citations de l’Ecclésiaste par lui citées, sont comme un fil qui le retient et lui renvoie sa vie, si simple et si compliquée, si utile et si vaine, si heureuse dans son enfance et si apparemment sans émotion aujourd’hui. Car l’arrivée sur la base d’un jeune-homme français, Favrier, idéaliste et attentif va réveiller les sentiments de Belleface et la rencontre de ces deux âmes provoquer une inclination réciproque, fascination chez le jeune français qui l’estime et le respecte comme un père qu’il regrette de n’avoir pas eu aussi bien, attirance filiale et exigeante  chez Belleface qui se dit que ce jeune homme bien formé et aguerri serait le fils rêvé et aimé qu’il n’a pas eu le temps d’avoir.

Et insidieusement la tension monte dans le livre dont on ne décroche pas, on attend l’attentat voulu par le Hezbollah et pressenti par le héros. On retient son souffle, emporté par l’histoire peu à peu dévoilée de cet homme hors du commun et du jeune Favrier. Tension de l’histoire valorisée par une écriture dense. Chaleur palpable, sueur, eau glacée vite réchauffée, histoire d’une vie et qu’est-ce qu’une vie réussie…?

La fin brutale nous coupe le souffle et on s’était si bien attaché aux protagonistes qu’on reste tout triste.. Déjà fini, mais oui ! Retenons pour nous le message.

   Pourquoi un tel livre laissons la parole à l’auteur qui a mis beaucoup de lui-même dans le roman.
Il précise:
 –  » En effet, je n’aurais jamais pu écrire ce livre si je n’avais pas été Casque bleu en cette année 1985 au Liban-Sud.
Je n’aurais jamais pu l’écrire non plus si mon grand-père, le héros de mon précédent livre  (la Nostalgie de l’Honneur, septembre 2017, couronné de nombreux prix notamment  le prix Interallié, le prix Jean Giono) , ne m’avait pas raconté l’incroyable histoire de cet homme, survivant des camps de concentration mu par un désir de vengeance qui rappelle celui d’Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo ».
 Jean -Rene van der Plaetsen poursuit:
– « Avec sa sérénité implacable, acquise grâce à la lecture quotidienne de L’Ecclésiaste, ce magnifique livre de sagesse de L’Ancien Testament, et son recours nocturne à l’opium pour trouver l’oubli dans ses rêves, Belleface incarne et symbolise notre condition humaine – une condition douloureuse, mais digne et courageuse face à la souffrance.
A la fin du roman, tragique parce que je voulais laisser ainsi entendre que la transmission ne s’opère plus entre les générations, le Vieux se met à pleurer pour la première fois depuis la mort de sa famille – et celle de Ruth. Cela signifie qu’il a retrouvé l’usage de ses sentiments et qu’il est de retour parmi les hommes ».
  Tout est dit de la grandeur et de la misère humaine.

Le Métier de Mourir, de Jean-René von der Plaetsen, chez Grasset.